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Trip de trois semaines aux Philippines

Trip de trois semaines aux Philippines
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13 février 2017

Retour au pays... déjà envie de repartir

Lundi 13 Février :
Grâce au demi somnifère j'ai pu faire au moins 6h de sommeil sur les 9h30 qu'ont duré le vol. Atterrissage satisfaisant sur Doha avec un peu de turbulences dans la descente.

Je n'ai que deux heures d'escale et essaie quand-même de demander pour la ceinture perdue à l'aller. Ça n'a rien donné du coup je me dirige vers la zone d'embarquement.

On embarque dans l'A 380 assez neuf - décidément j'aurais eu que des avions hyper récents avec Qatar Airways - et j'apprécie le surplus de place au niveau des genoux et du siège en général, plus confortable que dans le 777-300 ER.

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Ce deuxième segment commence par un petit déjeuner / repas puis je passe une partie de ces 6h15 de vol à prendre des photos - j'ai pris un hublot - et à regarder trois films.

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Mes voisins de sièges sont quasiment tous chinois, un groupe de vacanciers, et aucun d'eux ne parlent anglais ce qui ne facilite pas le travail des hôtesses et stewards.

On reprend un peu du retard de tente minutes puisqu'on atterri en avance sur l'horaire, vers 12h10, au terminal 1 de Roissy Charles de Gaulle, celui qui est rond.

Le temps de se garer et de sortir du géant des airs puis de récupérer mon bagage il est presque 12h45. Je discute avec un jeune couple de banlieusards puis les abandonne pour rejoindre le terminal 2F d'où part mon vol vers Montpellier.
Je peux déjà déposer mon gros sac car tous les vols sont enregistrés à des comptoirs et malgré un vol à 18h45 j'ai la possibilité de le laisser maintenant.

Je vais acheter un sandwich et une bouteille d'eau dans une boutique et me pose devant un Starbucks pour manger et rédiger mon blog. Je mange aussi mon Siopao qui m'attendais dans mon sac. Je prends quand-même un double expresso pour pousser tout ça.

Vers 17h45 je passe la sécurité et me dirige vers la porte d'embarquement. Je reste encore un peu profitant d'Internet puis vers 18h15 embarque dans ce petit A 318 bien rempli.

On part avec deux minutes de retard car il y a pas mal d'avions en attente en bout de piste. Vol de 1h05 seulement un peu plus secoué que les précédents. Il faut dire que l'engin est beaucoup plus léger et subit un peu plus les turbulences. En plus il pleut et il fait du vent dans les couches basses et ça cisaille pas mal.

Bref, je récupère mon bagage assez rapidement et retrouve Corinne dans l'aérogare et me rends compte que nous sommes en période de vacances scolaires et que je ne verrai donc pas ma filleule. En effet elle et ses soeurs sont chez les grands-parents, Odile et Jean-Claude, à Castan.

On rentre donc à Saussan et on dine ensemble. Je lui donne les petits souvenirs que j'ai ramené pour toute la famille et nous dégustons ensemble le rhum Tanduay douze ans d'âge pour clôturer ce bon repas. Je vais me coucher assez tôt car demain matin je reprends la direction de Marvejols pour aller directement au boulot.

Voilà, c'est tout pour cette fois, je vous dis à la prochaine, au mois de Septembre.

 

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12 février 2017

Dernier jour sur Manille autour de Chinatown, déjà la fin...

Dimanche 12 Février :
Je me lève vers 8h30 et descends à l'épicerie de l'immeuble acheter des pâtisseries et des pandesals. Je prépare le petit déjeuner pour partager avec Francis qui arrive peu de temps après. On partage donc le petit déjeuner et il me remercie pour la délicate attention.

Je traîne un peu avec lui mais essaye de décoller vers 10h pour pas trop le faire tarder d'aller au lit après sa nuit de travail. Je prends un taxi en bas de l'immeuble pour aller à la station Ayala puis prends le métro jusqu'à la station Abad Santos, dans le nord de Manille, juste au dessus de Chinatown, pour avoir accès au cimetière chinois.

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Un tricycle m'amène à l'entrée et j'entame de me balader dans ce cimetière immense où il y a essentiellement des mausolées, certains plus grands que des maisons, avec eau froide et chaude, cuisine, meubles de luxe et divers lustres en cristal. Quelques tombes simples peuvent être aperçues au bord d'un des accès.

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J'erre dans les allées, un peu seul, même si je croise quand même un touriste. Je poursuis un moment deux petites filles qui jouent dans les allées pour prendre des photos d'elles. Elles sont en fait dans la cuisine d'une mamie de 75 ans dont le caveau familial est tout proche.

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Elle a préparé un gâteau traditionnel chinois qu'on consomme vers le nouvel an, le Tikoy. Elle me fait m'asseoir avec elles et me donnent une petite bouteille d'eau et du tikoy que la mamie vient de faire revenir dans un wok.

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C'est délicieux et je profite de ce vrai moment de partage avec ces membres de la communauté chinoise des Philippines qui m'ont proprement ouvert leur porte pour vivre avec eux ce moment sacré où les vivants viennent tenir compagnie aux décédés en apportant de la vie près du mausolée - d'où la présence de fleurs fraîches, la cuisine, la présence de la mamie tous les jours.

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Le touriste français que j'avais vu avant se fait lui aussi inviter et pose plein de questions que je n'avais pas osé poser, profitant plus de l'instant que de vouloir trop rentrer dans leur intimité. Je prends plein de photos et récupère le nom d'une des deux petites - elles ont cinq jours d'écart et l'une est la tante de l'autre - pour lui faire passer les photos par facebook.

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On a droit aussi à une démonstration de chant de la tante donc, qui répète le samedi et chante à l'église le dimanche. J'essaierai d'uploader la vidéo sur le blog car j'ai été touché par cette voix, bien posée pour une petite de 10 ans.

Après les avoir remerciées et avoir salué tout le monde, nous repartons avec Yves, ce retraité Lyonnais venu faire de la marche - il a fait la traversée de l'île de Luzon de Manille à l'extrème Nord, en passant par la Cordillère, en 24 jours de marches, près de 700 km, plus de 30 km de moyenne par jour.

Nous nous quittons à l'arrêt de métro de Carriedo, entrée de Chinatown. Je vais d'abord traîner du côté de Quiapo, traversant une zone de marché très dense en ce dimanche après-midi. L'agitation est encore plus importante vers l'église de Quiapo où il y a une célébration avec une église pleine à craquer. Je découvre des vendeuses de cierges de couleurs avec des significations différentes qu'elles font fondre pour les gens.

Il y a aussi des vendeurs et vendeuses de colliers de fleurs et de feuilles utilisées pour mettre sur les statues ou icônes religieux dans les églises. Je me promène dans ces divers marchés de Quiapo et achète de l'ube, cette patate douce violette et quelques calamansi que je vais cette fois congeler.

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Je goûte aussi au Palabok, recette de nouilles chinoises avec du chicharron, de l'oeuf, des crevettes et une sauce rouge sucrée posée par dessus. La petite vendeuse avec son chariot est bien gentille et la recette très bonne. Je prends aussi des petits pâtés de pâte brisée avec une genre de frangipane à la patate douce, très intéressant en goût.

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Je rejoins ensuite l'entrée de Chinatown en passant sous une des deux arches Goodwill. Je suis la Ongpin Street en observant les diverses boutiques de porte-bonheur, herboristes, pâtissiers - qui vendent du Tikoy - et des marchands de fruits et de légumes.

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Je rejoins l'église de Binondo, en brique rouge, et jette un coup d'oeil aux magnifiques fresques. La particularité de cette église entièrement reconstruite après la guerre, c'est son clocher octogonal datant lui de 1596.

Je repars vers le fleuve Pasig et fais un arrêt quatre heures dans un Jolibee, le mac do local, et prends un sundae avec un grand verre d'eau. Je m'installe au troisième étage, le deuxième étant en nettoyage après avoir été ravagé par des enfants fêtant un anniversaire.

Je repars à pied en essayant de suivre la ligne de métro, passant par des endroits où vivent des gens très pauvres, à même la rue, des gamins sales et nus qui font leur besoins dans le caniveau, à quelques mètres des Jeepneys hurlants et de la circulation dense de conducteurs indifférents.

Je trouve l'entrée de métro nommée Central et vais jusqu'à Ayala d'où je prends un taxi pour rejoindre MC Kinley Hills et l'appartement de Francis. J'ai juste le temps de prendre la serviette et de filer sur le toit pour immortaliser un dernier coucher de soleil depuis la terrasse de l'immeuble. Je vais piquer une tête pour une petite vingtaine de minutes car ce soir il y a de l'air et j'ai froid en sortant.

Je vais me doucher tout de suite en essayant de pas trop faire de bruit car Francis dort encore. Je finis de préparer les affaires et rédige un peu le blog, pas décidé à partir. Francis pense que je devrais pas partir trop tard avec le trafic du dimanche soir. Je le salue et le remercie. Je récupère mon passeport à l'accueil et prends un taxi devant la résidence.

Il passe par la rocade toute neuve et nous sommes à l'aéroport en à peine un quart d'heure pour bien moins de 200 pesos. Je trouve rapidement la fille de Qatar Airways et attends patiemment car il y a beaucoup de monde. Une fois le plus gros bagage déposé - il faut ses 21 kg maintenant - j'ai encore 2h30 de marge.

Je prends mon temps, achète à manger et à boire - un dernier siopao et un dernier Mango shake - et prévoie un siopao d'avance pour demain à CDG. Je file ensuite à la zone d'embarquement. Il semble que l'avion est un peu de retard ce qui repousse à la fois l'heure d'embarquement et de départ de l'avion d'une bonne demi-heure.

On part donc vers 0h30 dans un 777-300 ER dernière génération, vraiment récent. J'attends d'avoir dîné pour avaler un demi somnifère et espère faire l'essentiel de la nuit sur cette section de vol.

11 février 2017

Bus de nuit pour Manille, quête de couchsurfer et visite du Parc Rizal et de Manille Intramuros

Samedi 11 Février :
On arrive vers 5h30 à Cubao, dans un Manille déjà plein de bouchons malgré l'heure matinale. On récupère nous affaires et je me joins aux petits français dans leur quête de leur bus pour Mindoro. On s'installe d'abord une petite demi-heure dans un café pour déjeuner tranquille. Puis on prend un taxi ensemble, à un tarif dans taximètre, 100 pesos par tête et 50 pesos pour la planche de surf.

J'apprends aussi leurs prénoms, anagrammes, Romain et Marion, et notre taxi les dépose devant l'hôtel où l'agence qui vent les billets de bus pour Mindoro se trouve. Je les salue et leur souhaite bonne chance et continue avec mon chauffeur jusqu'à chez Darren mon couchsurfing. Il est juste 7h quand j'arrive chez lui. Il m'accueille avec un café et me demande si j'ai vu le message qu'il m'a envoyé hier soir. Je lui explique qu'à cette heure là j'étais déjà dans le bus et que je n'avais pas trop de réseau sur Banaue ou en route pour les vérifier.

En fait il a malheureusement besoin de travailler ce week-end - il est avocat d'entreprise - car ses clients japonais ont décidé de rester plus longtemps. Il est vraiment désolé car lui aussi étant un amoureux de la bouffe il avait hâte de me la faire découvrir sur Manille. Mais la chance va quand-même frapper à ma porte. En effet, grâce aux efforts coordonnés de Darren et d'une de ses amies je vais avoir les coordonnées d'un autre couchsurfer qui peut m'accueillir.

Après avoir quitté Darren, qui a failli se mettre en retard pour moi, j'ai marché un peu avant d'avoir le message avec l'adresse de Francis et ai pris un taxi jusque chez lui. J'arrive là-bas vers 10h30, pose mes affaires et discute un peu avec Francis. Il bosse la nuit du coup là il devrait aller se coucher. Du coup il me dit de le mettre à l'aise, de prendre une douche si je veux. C'est ce que je m'empresse de faire avant de me lancer à l'assaut de Manille.

Je prends un taxi et en bas de l'immeuble et demande la station de métro Ayala, qui est aussi un mall - un centre commercial - d'ailleurs une sortie de métro sur deux est un mall. Je galère un peu à trouver l'entrée du métro au milieu de tous ces magasins. J'achète mon titre de transport et entre dans un des métros. Je prends cette ligne sur deux arrêts seulement et descends à Taft, terminus de la ligne 3.

Là aussi c'est un mall, je galère encore plus à trouver l'entrée de l'autre ligne de métro. Quand je trouve enfin j'en prends un et sors à la station United Nations, celle la plus près du Parc Rizal. Je suis des gens s'y rendant et m'arrête un moment pour déjeuner dans un Wendy's, la chaîne de burgers américaine. Je prends un repas et prends mon temps, étudiant la carte de la zone à visiter sur le Lonely Planet.

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Une fois restauré je me dirige vers l'entrée du Parc Rizal. Je commence par la visite de l'extrémité est du Parc, constituée par un bassin représentant la mer et toutes les îles des Philippines à l'échelle et en relief. Une passerelle permet de se balader tout en explorant la carte. C'est bien représenté et intéressant à voir.

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Cette place est immense, avec des espaces verts, des plans d'eau, et beaucoup de gens allongés sur les pelouses sur des couvertures en alu que des vendeurs à la sauvette vendent aux alentours du Parc.

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Je visite un jardin japonais, un orchidarium, malheureusement en fin de floraison. J'arrive ensuite au jardin de tables de jeux d'échecs et un joueur m'invite à le défier avec la mise d'un repas, soit 100 pesos.

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Je me défends bien mais le local est un habitué et à une défense bien rodée empêchant toute agressivité dans l'attaque. Je perds donc la partie mais suis quand-même content de cette expérience qui restera un bon souvenir de mon voyage.

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Je continue à parcourir le parc puis longe un grand boulevard, parallèle au mur d'enceinte, un peu couvert d'arbres, le long duquel des pauvres gens vivent à même la rue. Le plus choquant étant que derrière la grille en ferraille se trouve un golf 18 trous, dans les douves, avec ses joueurs fortunés accompagnés de caddies et de femmes ombrelles. Je trouve d'ailleurs une balle Tiltest que je récupère.

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Au bout d'un moment à longer le golf, on arrive sur une des portes d'entrée de la cité intramuros. Je rencontre d'abord un genre de foire de laquelle sortent quelques personnes avec un délicieux breuvage à base de jus de citron frais et d'origan, proposé par un exposant. Je vais m'en procurer un moi aussi mais prends le mix origan et gingembre. C'est super frais et très bon et je sirote ça assis sur un banc devant la cathédrale de Manille où il y a une messe.

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J'achète une paire de chapelets en bois de noix de coco à une vieille dame puis jette un coup d'oeil dans la cathédrale avant de continuer plus au sud. Il y a une église assez importante un peu plus loin, l'église San Agustin, seul édifice resté intact à la suite de la destruction d'intramuros pendant la 2nde Guerre Mondiale. Elle date du XVIe siècle et a résisté à 7 séisme majeurs et à la guerre de Manille.

Il y a une cérémonie de mariage avec les invités en costume traditionnel et les mariés en beige. Je prends quelques photos à la sortie des tourtereaux sur le parvis de l'église.

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Dans une rue adjacente il y a une cérémonie en faveur de Notre Dame de Lourdes et une messe est donnée en plein air. Les jeunes filles sont habillées en robes de princesse et les gens ont apporté des offrandes avec le nom de la famille sur chaque plats.

Je me dirige ensuite au Nord jusqu'à l'entrée du Fort Santiago. Situé à l'embouchure du fleuve Pasig, il possède un mémorial en l'honneur du héros philippin José Rizal, qui fut emprisonné dans ce même fort et exécuté sur la place publique. Il y a aussi un musée dédié au personnage que je survole rapidement.

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Je suis ensuite à pied les remparts côté ouest et sort par la porte sud. Il y a près de l'entrée des vélos pour faire la visite du fort. Ce sont des vélos avec un cadre en Bambou dont j'aperçois la boutique un peu plus loin dans la rue.

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Je continue en marchant pour rejoindre le bord de mer afin d'apercevoir le coucher du soleil. Je traverse un terrain de rassemblement où des milliers de philippins de tous âges jouent au football, font du cerf-volant, jouent au badminton, puis arrive en front de mer à côté d'un resto chic de poissons et d'un parc de spectacle eau, son et lumière attenant à l'hôtel H2O, construit sur la mer.

Je prends mes photos dans les tous derniers instants du coucher de soleil et reste un peu près du rivage à regarder les gamins se baigner dans la baie de Manille. Je rejoins ensuite le boulevard Roxas qui longe la baie. Je passe devant l'imposante ambassade américaine, puis suis le front de mer où s'entassent quelques locaux et des petits vendeurs. Il y a aussi des masseurs et des dames qui font les pédicures et manucures.

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Bien que je n'ai jamais fait ça, je me laisse tenter par cette dernière et m'installe sur le mur, au petits soins de la dame. C'est en fait très agréable comme soin. J'ai des ongles et des tours d'ongles tous neufs, débarrassés des peaux mortes, et bien limés. Un petit coup de crème pour les mains et me voila reparti, le tout pour 50 pesos, un bon petit moment de détente.

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Je parcours une bonne partie du boulevard et m'arrête de l'autre côté de la route pour dîner. Je prends une formule avec du riz, une cuisse entière de poulet frit, quelques concombres et un thé glacé. J'attends un peu en écoutant les participants d'un karaoké installés à l'intérieur du restaurant et achète quelques oeufs de caille à un petit vendeur ambulant pour accompagner le reste de mon repas.

Je traverse ensuite une partie du quartier de Malate où il y a pas mal d'animation, retaurants, karaokés, guesthouses. Je remonte le quartier puis l'avenue Taft jusqu'à la station de métro Pedro Gil. Je repars vers chez Francis et arrive assez rapidement à Ayala.

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Je décide de profiter d'être dans le centre commercial pour faire un peu les boutiques, et acheter ce que j'ai besoin de ramener, le rhum Tanduay entre autres, ainsi que quelques achats pour le voyage et le petit déjeuner avec Francis demain matin.

Je suis de retour à l'appartement vers 22h30 et pose mes affaires, attrape la serviette de bain et file sur le toit à la piscine en plein air. Elle est normalement plus ouverte à cette heure mais, même sans lumière, éclairé par le clair de Lune, je fais trempette pendant presque trente minutes le nez vers le ciel à regarder Orion et les avions au départ de l'aéroport NAIA.

Vers 23h je retourne à l'appartement et me lance dans le rangement de mon sac pour y intégrer au mieux mes derniers achats, les protégeant le mieux possible. J'y passe un bon moment et vais me coucher vers minuit.

10 février 2017

Visite des rizières en terrasse de Hapao et après-midi humide à l'abri à l'hôtel

Vendredi 10 Février :
Je vais jusqu'au réveil que j'avais mis à 8h45 cette fois. J'ai un message de José mon chauffeur qui me demande quand il vient me chercher. Je lui dis que vers 10h ce serait bien. Je vais pieds nus jusqu'à la salle de restaurant et commande un jus de langue, une omelette et un café et pose sur la table ce qui me reste de petites douceurs au riz achetées hier matin à Sagada avant de prendre le Jeepney. Ça me fait un bon petit déjeuner bien consistant pour démarrer la journée.

Je demande ensuite la clé de la douche chaude et rencontre Giovanni avec qui je discute un peu. Je file ensuite à la douche et profite des 50 pesos dépensés pour celle-ci. Je suis prêt à l'heure et attends José dans la rue. On part sous un ciel juste un peu dégagé en direction de Hapao.

Il s'arrête quelques fois en route pour me montrer d'autres points de vue intéressants au long du trajet. Avant d'arriver dans le village d'Hapao on marque un arrêt à l'Office de tourisme local pour payer la taxe environnementale. Un peu plus loin il m'arrête à un petit belvédère duquel on peut apercevoir les rizières en terrasse d'Hapao. Elles sont en effet plus vertes que celles de Batad ou de Bangaan.

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IMG_7609On continue pour rejoindre la village qui a donné son nom à la province, Hungduan. On doit pouvoir y apercevoir une conception des rizières en forme de toile d'araignée. Il y a plusieurs points de vue mais depuis la route ce n'est pas forcément évident de voir cette forme.

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Je pense qu'il faut le voir depuis le ciel, Yann Arthus Bertrand style. Cela dit, après discussion avec un homme du cru, qui travaillait en contrebas de la route, on peut y voir un peu mieux si on descend sous la route.

On rejoint donc le premier point de vue où s'était arrêtés et José me montre le petit sentier qui me permettra de me rapprocher des rizières. Ça descend bien raide mais assez vite je trouve un accès à quelques terrasses et suis le cheminement en bord de mur des rizières.

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Je prends quelques photos et passe par un sentier différent pour remonter. Je trouve d'abord une nuée de gosses devant une maison qui se mettent à rire à gorge déployée dès que je pointe le bout de mon nez. Je reste un bon moment à faire une séance photo, plus particulièrement avec une des petites, très espiègle et vraiment pas avare de sourires.

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En montant plus haut j'aperçois une petite mamie par une fenêtre et le temps que je monte les marches elle vient à ma rencontre. Elle a pas l'air de vraiment parler anglais mais je lui demande quand-même si je peux prendre des photos. Elle accepte volontiers et rigole lorsque je lui monte les photos. Je ne sais pas quel âge elle a mais elle a de magnifiques rides profondes et un visage très beau.

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Je mitraille encore un peu puis je la salue et continue mon chemin vers la route où m'attend José, en train de faire la sieste allongé sur sa moto. Je le prends en photo.

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Comme il dormait que d'un œil et que comme moi il a du commencer à sentir les premières gouttes de pluie, il se remet en selle et nous repartons vers Banaue. En chemin il s'arrête pour me montrer des sculptures autour d'un ruisseau qui descend de la montagne. C'est du bois recouvert de chaumes de riz brûlés puis sculptés.

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On fait le reste du trajet sous la pluie, un petit tout droit quand-même à signaler, dans un virage un peu boueux, mais à faible vitesse. Je lui dis laisser tomber pour m'amener au point de vue au dessus de Banaue car il pleut et que le plafond est très bas, limitant largement la vue. Il me pose donc à mon hôtel et je lui donne quand-même 1000 pesos comme prévu, comme il a été bien sympa, et lui demande s'il veut bien venir le chercher pour prendre mon bus ce soir. Pas de problème, on se retrouvera vers 7h20.

Au lieu de retourner à ma chambre, comme ils font le ménage de la salle de restaurant, je pars dans la rue et explore un peu les boutiques de souvenirs. Un peu plus loin mon tarin capte une odeur de pain frais et je m'avance vers cette boulangerie. On peut y acheter des pandesal, des petits pains légèrement sucrés, tout droit sortis du four. Je prends aussi une brioche et un beignet sucré salé avec des petits bouts de saucisse.

En allant au petit restaurant où j'avais acheté hier mon siopao et mes siomai, je pioche dans la pochette en papier ou se trouvent les pandesal. C'est vraiment trop bon, j'irai en acheter d'autres pour mon trajet de ce soir un peu plus tard. J'achète une paire de brochettes de beignets de poissons et un genre de porridge au riz gluant. Je retrouve ma petite mamie bien gentille d'hier et lui commande une bonne assiette de Pancit, les nouilles chinoises sautées au porc.

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Je me fais un vrai festin et dévore mon dernier pandesal. Aujourd'hui la mamie me pose des questions et je lui raconte un peu mon voyage dans les différentes îles. Bref je suis bien calé jusqu'à ce soir.

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Dans une des boutiques de souvenirs que j'avais repéré, à deux pas du restaurant, je fais le plein de babioles en bois sculpté, spécialité locale, et de petites pochettes tissées localement aussi.

Je retourne à la boulangerie et retrouvé le couple allemand de la veille, de Batad, à qui je fais goûter un pandesal. Il entre aussi un couple de français avec deux enfants avec qui je me mets à discuter. Ils sont de Marseille mais n'ont pas un accent très prononcé, et voyagent pour trois semaines aussi. Ils ont commencé par le Nord et pensent aller dans l'archipel de Bacuit, au bord de l'île très touristique de Palawan.

Une fois avoir fait le plein pour ce soir de pandesal et de ces magnifiques brioches aussi bonnes que de la gâche vendéenne, je retourne à l'hôtel. Ils ont toujours pas fini le ménage alors je m'installe à une table dans l'entrée. Je me penche sur la rédaction de mon blog car j'ai un peu de retard. Après une bonne heure de rédaction je rentre m'installer dans la salle de restaurant moins au courant d'air car la pluie a refroidi l'atmosphère et j'ai froid aux extrémités.

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Je discute un peu avec une française installée à la table à côté tout en sirotant mon café. Ils sont en fait deux couples à s'installer à la table et nous partageons nos diverses expériences de voyage aux Philippines.

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Un peu plus tard, après que je lui ai prêté un peu de mes données mobiles pour consulter ses mails, la jeune femme nous apprend qu'elle a perdu son grand-père, avec qui elle n'avait pas beaucoup d'attaches.

Elle l'avait pressenti lors d'un voyage en Jeepney un peu plus tôt la veille. Je lui prête du coup mon téléphone car j'ai pas mal de crédit encore non utilisé, pour qu'elle puisse appeler sa famille. Nous rejoint ensuite Giovanni, revenu un peu plus tôt d'excursion, trempé de la tête aux pieds, maintenant sec, et qui me raconte un peu sa journée.

Il m'a en fait suivi de près puisque lui aussi est allé à Hapao mais à réussi à avoir un prix avec son chauffeur qui lui a servi de guide, du coup ils sont allés jusqu'à la source chaude et il a fait trempette dans l'eau sulfureuse à 60°C. Il est allé aussi ai point de vue, a essayé de revenir par le sentier mais a perdu la trace et a du revenir par la route, sous la pluie.

On continue de discuter un bon moment tout en partageant une bière. On promet de garder le contact et je lui ai déjà dit que je viendrai peut-être squatter à Amsterdam sur un des week-end de trois jours que j'ai cette année. Il le dit qu'il a de la place, que je serai le bienvenu.

Je le quitte vers 7h20 lorsque José arrive et nous montons jusqu'au terminal de Dangwa, toujours sous la pluie, pour rejoindre le bus deluxe qui nous amènera à Manille. José me donne une carte avec ses coordonnées pour que je lui envoie une paire de photos que j'ai prises la veille. Je rencontre des jeunes françaises qui attendent aussi le bus et revois aussi les Allemands bien installés vers le fond.

Je discute avec un couple de jeunes français assis derrière moi dans le bus. Ils sont là pour deux mois et prennent la direction des îles pour aller surfer. Ils sont de l'île d'Oléron, décidément, ça fait deux fois en trois semaines, et sont saisonniers, donc ils ont le temps. Du coup, après San Fernando La Union sur la côte ouest de Luzon, ils veulent maintenant essayer de rejoindre l'autre spot de surf le plus prisé l'île de Siargao, sur Mindanao.

Je prends un demi somnifère après manger et m'allonge pour essayer de passer la nuit. Ça remue pas mal sur ces routes du coup je suis pas bien stable sur le siège et au un peu de mal à bien dormir.

9 février 2017

De Sagada à Banaue : découverte des rizières en terrasse en tricycle

Jeudi 9 Février :
Après une nuit un peu agitée à cause de la chasse aux moustiques et beaucoup de temps passé caché sous ma couverture polaire, je me lève à 7h et essaie de repérer Ivy, la patronne. Elle revient un peu plus tard du marché les bras chargés de dizaines d'oeufs.

Elle me prépare le petit déjeuner le temps que je me douche et que je fasse mon sac. J'avais demandé un petit déjeuner philippin et j'ai donc une belle assiette avec un œuf au plat, du riz rouge, et de la longanisa - saucisse de porc légèrement sucrée avec oignons et ail - faite maison, ainsi qu'un thé. Je me régale vraiment.

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Il est temps que je m'en aille car il me faut attraper un jeepney pour Bontoc au plus vite si je veux arriver à rejoindre Banaue dans la matinée. Je me prends quelques sucreries au riz gluant au marché et monte dans l'engin. J'y retrouve un des jeunes du resto d'hier soir qui s'en va sur Manille. Le jeepney part seulement vers 8h30 lorsqu'il est plein et nous arrivons trop tard pour le troisième et dernier bus à destination de Banaue.

Je vais voir avec le jeune au terminal des vans mais là aussi un tout plein vient de partir. Décidément ce matin j'ai tout loupé de quelques minutes. Je me pose dans un café à côté et bois un café barako et un jus de fruits. Un peu plus tard je retourne vérifier si le Jeepney de Banaue s'est un peu rempli et il n'y manque plus que trois personnes.

Je vais chercher mon gros sac et m'installe dans le véhicule avec d'autres touristes venus de Sagada après moi. Se rajoute un couple d'allemands et une jeune femme voyageuse solo ainsi qu'une locale et un autre gars. On peut donc partir, un peu après 10h40.

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Le trajet passe par une route de montagne depuis laquelle on a quelques opportunités de voir et de photographier des rizières en terrasse. Je ne vois pas de panneau pour l'altitude mais je pense qu'on passe à plus de 1500m. On peut le sentir surtout lors d'un arrêt proche d'un col que nous avons franchi où il fait presque froid. Je passe une bonne partie du trajet à rédiger mon blog et ne vois pas passer le temps.

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On arrive en un peu moins de 2h de trajet vers 12h30. Le Jeepney s'arrête en face de l'Office de tourisme où l'on doit régler une taxe environnementale de 50 pesos, faite pour la conservation du patrimoine. Je m'inscris en même temps qu'un italien, Giovanni, avec qui je discute un peu, heureux de pouvoir pratiquer mon italien. Je prends ensuite les escaliers et rejoins la route d'en dessous pour aller voir le guesthouse dans laquelle Giovanni réside, le Uyami Greenview Hotel.

La chambre simple avec salle de bains partagée est à seulement 250 pesos, parfait pour moi. Je pose mes affaires et monte au restaurant pour déjeuner. Je commande une soupe Greenview, avec nouilles, poulet, carottes, haricots. Ça me cale pour le reste de la journée car il y en a un plein saladier.

Je discute un peu avec d'autres touristes dont un couple de jeunes Suisses Allemands qui voyage pour près d'un an en Asie. Ils me disent que les rizières d'Hapao sont plus vertes que celles de Batad et que c'est une belle balade à faire. Une jeune fille voyageuse solo me parle pour sa part du bus de nuit de la compagnie Florida, un bus deluxe, pour Manille qui a l'avantage de partir à 20h et d'arriver à Cubao, plus central, et vers 6h du matin.

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Riche de ce bon conseil, une fois terminé mon repas, je me dirige en tricycle vers le terminal des bus de Dangwa. J'achète donc mon billet pour Manille, de nuit, pour 530 pesos et monte à pied la côte. Je demande mon chemin à un monsieur buvant un café sur le balcon d'un restaurant guesthouse. Je lui demande si c'est la direction des rizières d'Hapao. Il me répond que non mais qu'il peut m'y amener avec son tricycle. Il m'invite à monter voir sa fiche tarifaire et me donne son avis sur les diverses excursions.

Après mûre réflexion je décide d'aller voir les rizières en terrasse de Bangaan, inscrites au patrimoine de l'humanité même si le temps est toujours très couvert. Mon chauffeur s'appelle José, et nous embarquons dans son vieux tricycle propulsé par une vieille Rusi 175, la marque low-cost chinoise la plus vendue aux Philippines.

On fait donc le trajet jusqu'à Bangaan, un village entouré de rizières en terrasse. La particularité de ces rizières inscrites au patrimoine de l'humanité c'est qu'elles ont été bâties ainsi, avec des murs en pierre pour les soutenir, il y a près de 2000 ans par les ancêtres des actuels Ifugaos, l'ethnie locale.

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Après quelques minutes de prise de photos, j'ai même la chance d'avoir trois minutes de percée du soleil à travers les nuages, ce qui donne lieu à une autre salve de photos.

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Vu le temps et vu le peu que ça me coûte en plus, je décide de quand-même rejoindre Batad, de l'autre côté de la colline ce qui amène mon total d'aujourd'hui à seulement 1100 pesos, là où les sorties de l'Office de tourisme m'auraient coûté plus du double. On revient donc à la Batad Junction, la pâte d'oie d'où part la route pour Batad.

Comme ça monte sévère, José me demande d'allonger les bras vers l'avant et d'avancer mon corps pour une meilleure répartition du poids. On arrive au col en passant une seule fois la première. De là on descend encore plus fort, évitant tous les glissements de terrain laissés ainsi plutôt que de les nettoyer. On arrive là où la route s'arrête et je descends et me fais accompagner par un jeune jusqu'au point de vue.

On suit un petit sentier qui mène au village, le même par lequel tous les habitants passent pour aller chez eux ou se ravitailler. Le point de vue est la terrasse d'un petit café duquel on peut apercevoir tout l'amphithéâtre naturel composé par les rizières en terrasse. L'endroit est d'une quiétude exceptionnelle et mis à part mon guide et moi et les patrons du café, il y a juste un couple d'allemands à la retraite qui a passé la nuit ici.

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Je discute un peu avec eux et leur donne quelques conseils pour la visite des îles puisqu'ils se rendent dans le sud après Banaue. Je leur conseille aussi le bus de 20h de demain qui arrive à Manille à la gare de Cubao qui est plus centrale et dans une zone moins craignos que Sampaloc. Je prends plein de photos et profite de ce moment de calme avant de retrouver le boucan de notre tricycle.

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En revenant vers la route je discute un peu avec mon jeune guide qui est en fait étudiant en agriculture, spécialité maraîchage, dans sa deuxième année sur quatre. Son école possède des serres dans lesquelles ils produisent qu'en bio. Je lui pose la question qui me brulait les lèvres, les légumes qu'on trouve au marché sont-ils sains ou avec des pesticides. Il me répond que la plupart des gens qui vendent sur le marché n'ont pas les moyens de se payer des produits phytosanitaires et que du coup c'est quasiment que du bio.

On repart avec José vers la ville, de nuit, avec une nouvelle position assise dans le tricycle, cul près de la moto pour la première partie très raide. On arrive à Banaue et il me pose à mon hôtel. Je lui dis à demain et retrouve mon collègue italien Giovanni dans la salle de restaurant. Je m'installe avec lui et on discute une bonne partie de la soirée.

J'apprends qu'il a quitté l'Italie il y a près de 12 ans pour partir travailler aux Pays-Bas et qu'il n'y retourne que peu souvent. Il est originaire de Rome au départ. Il me dit être impressionné par mon niveau d'italien, surtout 15 ans après avoir quitté le pays. Je lui explique que j'avais du m'adapter assez rapidement car personne ne parlait français dans l'entreprise où je travaillais à San Remo.

Je le quitte un instant pour aller un peu plus haut dans la rue me chercher à manger. J'attape un siopao et quatre siomai dans une petite cantine plus haut dans la rue tenue par une petite mamie qui parle bien anglais. De retour au restaurant je commande un riz à l'ail pour accompagner tout ça.

Un peu plus tard Giovanni va se coucher et je vais un peu à l'extérieur pour finir la bière. Il s'est mis à pleuvoir un peu. Devant la petite épicerie attenante je discute un moment avec des petits jeunes qui boivent aussi. Ils se présentent tous et on parle un peu tourisme, accueil philippin, et autres. Il y a aussi un jeune guide, même pas la vingtaine, et qui a quelques notions de français.

Un des jeunes me propose de chiquer avec lui de la noix de bétel. Il me prépare la noix avec la feuille, une petite feuille de tabac et une poudre abrasive à base de coquilles. Ici ça s'appelle la momma. Je dois mettre l'ensemble dans la bouche et mastiquer pendant quelques minutes. Je ne dois pas déglutir mais cracher le surplus de salive qui rapidement, comme leurs dents, devient rouge.

La sensation est assez bizarre, un peu anesthésiante, avec une impression de chaleur dans la bouche. C'est très sec au début, le temps que les glandes salivaires s'activent, et relativement amer. Je mâche en va compagnie pendant une paire de minutes puis recrache l'ensemble. Je me rince la bouche avec le reste de bière et quitte mon jeune ami philippin.

Je vais à la salle d'eau pour bien me laver les dents et évacuer les derniers morceaux de noix. Je remonte ensuite à la salle de restaurant et écris mon blog. Je traîne encore un peu puis descends me coucher vers 23h.

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8 février 2017

Loooongue randonnée autour de Sagada

Mercredi 8 Février :
Lever pile au réveil, ça faisait longtemps. Après une longue et agréable douche chaude je plie mes affaires et descends dans la salle de l'accueil. Je prends un café, machine pas instantané, et vais me chercher une petite brochette de boules de riz gluant sucré pour accompagner le café.

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Je reste un bon moment en sirotant mon café tout en utilisant l'Internet pour envoyer de nouvelles demandes en couchsurfing car les dernières se sont trouvées sans suite. Je descends ensuite à l'Office de tourisme pour payer la taxe environnementale. Je descends jusqu'au Pinewood Lodge où ma chambre prête n'attend que moi.

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J'y pose mon gros sac, prends ma clé et pars me balader dans Demang, le bourg originel de Sagada, empruntant des petits chemins en béton pour rejoindre de belles rizières. Je mets mon turban sur la tête et la veste autour de la taille car le ciel jusque là couvert de brume s'est bien éclairci. C'est parfait pour prendre des photos.

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Je remonte ensuite vers le haut de la ville et continue vers Bontoc pour rejoindre un chemin qui monte au Mont Kiltepan, 1636m d'altitude. Je lance mon application Endomondo sur la tablette pour garder une trace de ma journée de randonnée. Il me faudra donc rajouter environ 2,8, km et 100m de dénivelé positif à mon total en fin de journée.

Je suis tout seul à monter là-haut et je ne regrette pas cette ascension car la vue sur des rizières en terrasse au fond de la vallée vaut le détour. Le petit bar en haut de la colline est fermé et c'est bien dommage, je me serai bien posé cinq minutes avec un thé glacé.

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Je redescends et m'arrête à l'heure du déjeuner dans un restaurant guesthouse qui sert de magnifiques burgers entièrement locaux à base de bœuf Angus. C'est surtout la pancarte le long de la route qui m'a attiré.

Je me pose à l'intérieur et commande donc un cheeseburger et une glace au yaourt maison parsemée de myrtilles. Le burger est l'un des meilleurs que j'ai mangé, meilleur que ceux goûtés aux USA, juste derrière ceux à la vache Aubrac de mes amis Baptiste et Maggy de Lauz'oustal à Montrodat ( https://www.lauzoustal48.fr ).Le steak est haché sur place et cette race de bœuf est savoureuse et bien saisie en plus.

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La glace aussi est très bonne, c'est une expérience en soit car c'est ni du yaourt, ni de la glace, c'est entre les deux. Je repars ensuite et rejoins le début du sentier qui part dans Echo Valley, bien caché, dans un virage. Je ne dois normalement pas l'emprunter dans ce sens car on doit normalement louer les services d'un guide, dans l'autre sens, depuis l'église.

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Le sentier est accidenté et quelque peu glissant avec un peu d'escalade à certains endroits, plus faciles dans l'autre sens. On passe par un bout de rivière souterraine au bord de laquelle ont été entassés des centaines de Cairns, ces formations en galets censés marquer les chemins de randonnée.

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Le chemin longe pendant un moment là rivière, asséchée par endroits, puis remonte vers Echo Valley de manière un peu plus abrupte. On passe près des hanging coffins, cercueils suspendus, tradition locale. Je croise de nombreux groupes mais personne ne m'interpelle au sujet du fait que j'étais sans guide et dans le mauvais sens.

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Après une dernière ascension bien raide via des escaliers en béton j'arrive au niveau du cimetière que l'on traverse avant d'arriver à l'église. Elle possède un magnifique Christ sur la croix en bois massif de production locale, laqué. Il y comme une mise en scène, à l'arrière, qui a été faite avec de la pierre calcaire brune et des bouquets de fleurs.

Je rejoins maintenant la route principale sans avoir été une fois embêté au sujet des guides et fais une pause à mon hôtel d'hier soir, le Ganduyan Inn, pour boire un café glacé. l'Internet ne marche plus, c'est dommage car je voulais voir où en étaient les demandes de couchsurfing.

Je reprends la marche et me dirige vers le lac Danum, sur la route de Besao. Une bonne grimpette par la route avec 200m de dénivelé positif sur 4km. Je surveille mon kilométrage avec la petite voix d'endomondo qui m'annonce à chaque fois que je fais un kilomètre. Je ne vois pas de lac et continue à travers une belle forêt dense de pins de Benguet, variété endémique de la Cordilière, descendant vers Besao.

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J'arrive à Besao vers 16h et prends une boisson pour étancher un peu ma soif puis continue sur une petite route qui a plusieurs points de vue sur des jolies rizières en terrasse. Il faut bien plus beau et plus chaud de ce côté de la montagne et mon turban fait son job. Je ne regrette pas cette balade de quelques kilomètres car les points de vue en valent vraiment la peine.

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En revenant je m'arrête un petit moment à l'ombre à discuter avec une grappe de mamies bien installées à l'abri de la chaleur. Je les prends en photo et elles m souhaitent bonne chance pour mon retour sur Sagada. Un peu plus tard, alors qu'un des rares véhicules circulant dans la bonne direction s'arrête, je leur demande s'ils vont à Sagada. Ils vont en fait jusqu'à Bontoc du coup c'est sur leur route.

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J'ai donc la chance de faire tout ce dénivelé positif en voiture et discute un peu avec la jeune femme assise avec moi à l'arrière. Je lui explique que je n'ai pas trouvé l'entrée du lac Danum à l'aller et que c'est pour cette raison que j'avais fini à Besao. Elle me dit qu'elle peut m'y déposer comme ça j'irai voir le coucher du soleil avec d'autres touristes venus en van pour la même raison.

Je vois le petit lac puis je comprends que ce n'est pas sur le lac que se regarde le coucher du soleil mais sur la petite colline au dessus. Je m'y installe avec une grosse dizaine de personnes et attends que l'astre solaire veille bien se montrer. Il est en effet dans les nuages, juste au dessus des montagnes, et on ne l'apercevra qu'un peu au dessus mais pas sur l'horizon.

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Je repars donc vers Sagada et parcours une grande partie de la descente dans l'obscurité, aidé quelque peu par le clair de Lune pas encore masqué par le brouillard. J'arrête mon application Endomondo après 24,2 km et 5h45 de marche auxquels il faut rajouter 2,8km et 50 min de ce matin avant que je lance mon appli soit un total de 27km en 6h35 et près de 700m de dénivelé positif, ça faisait bien longtemps que j'avais pas autant randonné en une seule journée.

Je regarde un peu dans les restos pour savoir où je vais dîner puis rentre au Pinewood Lodge pour poser les affaires, retirer mon turban et me débarbouiller le visage. Je remonte ensuite la côte et m'arrête dans un premier restaurant où je ne bois qu'une Sans Miguel tout en rédigeant mon blog.

Un peu plus haut dans la rue je m'arrête enfin pour dîner, dans l'un des seuls restos encore ouvert. Il est tenu par des petits jeunes et propose entre autres du poisson frit, du poulet frit et une recette locale de bœuf au gingembre et à l'ail, que je prends, accompagné du riz rouge aussi local et d'un petit bouillon. J'arrose ça avec une bière Cervesa Negra, une brune brassée par San Miguel. L'accord met - bière est idéal et le bœuf excellent, ou "masarap" délicieux.

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Je rentre à ma chambre vers 21h30 et continue d'écrire un peu avant de me mettre au lit assez tôt, un peu avant 22h. Je m'endors assez vite mais doit lutter contre des musiques dont je ne sais d'où ils sortent car j'ai fermé toutes les fenêtres.

7 février 2017

Petite visite de Baguio puis cap sur Sagada, en bus dans la Cordilière Centrale de Luzon

Mardi 7 Février :
J'ai eu en effet un peu froid en fin de nuit Et je me suis réveillé assez tôt, avant le réveil. Je me suis vraiment levé que vers 7h30. J'ai d'abord jeté un coup d'œil à la fenêtre pour voir le magnifique paysage tout en collines qui s'offre à moi depuis le balcon. Je prends une petite de photos et descends au rez de chaussée.

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J'y retrouve vite fait le collègue de Tom qui dort ici. Il m'explique que si je veux prendre une douche chaude il faut que j'utilise celle du rez de chaussée. Je le remercie et m'y précipite avant que Tom ne se lève.

Je profite de cette douche chaude agréable malgré qu'elle n'aie peu de pression et utilise le brau pour finir de rincer mon dos, qui pèle toujours, avec un peu plus d'ardeur. Je vais ensuite préparer mes affaires afin d'être prêt à partir à tout moment.

Je fais chauffer de l'eau et me fais un thé au gingembre et pique une tranche de pain de mie pour goûter à l'almond butter, le beurre d'amande, fait à 99,5% d'amandes grillées et moulues et d'un peu de sucre roux. C'est très bon, ça me rappelle ce que j'avais goûté au Maroc avec de l'huile d'argan. Je finis la tranche avec du beurre de cacahuètes et allume la tablette pour écrire mon blog.

J'ai presque fini quand Tom se lève, vers 9h30. Il doit recevoir ce matin un autre employé de sa mère qui gère entre autres des propriétés qu'ils ont à Gibraltar. Je discute encore un peu avec lui puis le quitte en le remerciant grandement de cet accueil chaleureux. Je monte une côte bien raide jusqu'à la route principale.

Une fois sur cette rue, je passe à un distributeur car c'est plus facile de trouver du DAB qu'un bureau de change ici. J'en prends assez pour finir la semaine et arrête un taxi pour rejoindre le centre ville et plus particulièrement le temple bouddhiste de la ville, perché sur une des collines près de l'hôpital et de l'Université.

Je suis étonné par la densité du trafic et au un peu de temps pour discuter avec le chauffeur, ma foi agréable, qui m'a même offert un gâteau de riz, fait maison par sa compagne, léger et délicieux. Il me dépose devant l'entrée du temple et je franchis le portail gardé en même temps qu'une jeune étudiante.

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Je me lance donc à la visite de ce temple qui se trouve en contrebas du bâtiment principal. Il est en extérieur et domine le reste de la ville. On peut voir le marché plus bas et plusieurs bâtiments de l'Université. Le Bouddha est en tailleur et fait environ 6 mètres de haut. Il a la swastika à l'envers, signe de chance dans la mythologie en Asie, très présent en Inde par exemple.

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Il y a un petit bassin en dessous avec de jolis petits bonzes en granit, le visage souriant. L'endroit respire la quiétude et semble à des kilomètres de tout le trafic et de l'agitation de la ville à des pieds. En remontant dans la salle par laquelle je suis arrivé je demande s'il y a une boîte pour les donations car je veux brûler un bâtonnet d'encens. Le garde me dit qu'il n'y en a pas mais me prête un briquet pour en allumer un et je le place dans la marmite en faisant une petite prière.

Lorsque je repars à pied je vais jusqu'à l'entrée du musée au sein de l'Université mais ils viennent de commencer leur pause déjeuner. Je demande la direction de la gare routière de Dangwa pour les bus en direction de Sagada. Un monsieur bien sympathique m'accompagne jusque là-bas. Je prends mon billet - j'ai eu le nez car le dernier part à 13h - et laisse mon sac à dos pour le mettre dans la soute du bus.

Je repars vers le marché car j'ai presque 40 minutes avant qu'il ne s'en aille. Je le traverse et peux observer des montagnes de fraises, spécialité locale en début de récolte. Je prends quelques pâtisseries et une petite barquette de fraises puis prends plus loin une assiette de 5 sardines fumées pour juste 30 pesos.

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Je remonte juste à temps et ai encore la possibilité d'acheter, au restaurant attenant à la gare routière, une portion de riz frit. Je me pose dans le fond du bus et prépare mon déjeuner, extrayant les filets de deux sardines. Je me fais un vrai festin tout en regardant les dernières maisons de Baguio disparaître et commence à voir de beaux points de vue sur la Cordilière.

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La vitesse est faible bien évidemment puisque nous ne sommes pas les seuls à emprunter la fameuse Haselma Highway. De nombreux camions chargés à bloc de sacs libérant une odeur proche de la pâte de crevettes, sont devant nous et nous les dépassons lorsque on a un peu de vue dégagée.

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Le trajet est chaotique mais la vue époustouflante à chaque virage. Je passe d'ailleurs un bon moment, fenêtre ouverte, à prendre des vidéos et des photos. Plus nous avançons, plus nous rencontrons des cultures en terrasse, où les ingénieux locaux produisent à peu près tout ce qui se retrouve au marché ou dans notre assiette sur des plate-formes les unes au dessus des autres. Des millions de choux verts et de laitues en cornet, dont certains qu'on croise, assemblés en pyramide sur les toits des jeepneys.

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Le bus fait une paire de pauses et entre les deux je sommeille un peu. On passe dans un village la rivière Chico, une des principale coulant dans ces vallées, presque à guet, le pont existant ayant disparu et ayant été remplacé par une digue. On arrive après seulement 5h30 de trajet, vers 18h30.

Je me complique pas la vie pour l'hébergement et vais dans la première guesthouse que je trouve, la Ganduyan Inn. La chambre à 700 pesos est une double avec eau chaude qui m'a l'air confortable. Je demande une couverture de plus pour la nuit que la jeune employée me donne.

Je pose mes affaires et descends en ville pour voir un peu les autres hébergements et trouver du riz pour accompagner mes sardines ce soir. Je rencontre des jeunes dans la descente avec qui je discute un petit moment. Ils sont en voiture de location et auront en tout voyagé un mois aux Philippines, après avoir été en Inde, en Birmanie et au Vietnam, pour trois mois en tout.

On parle en anglais mais j'apprends un peu plus tard que Faustine est parisienne et Adam britannique. Ils ne m'avaient pas non plus reconnu comme étant français. Ils m'expliquent qu'ils étaient à Kagayan la nuit précédente et que là-bas il y avait un seul lodge et pas de boutiques alors qu'ici il y a pléthore de guesthouses et plein de boutiques de souvenirs. Ils me disent aussi que les patrons du lodge où ils étaient ont aussi un lodge en face de là où ils logent.

Je les quitte et vais à la rencontre de la patronne du Pinewood Lodge juste en face. Ici, dans un magnifique chalet en pin, des chambres de taille correcte, avec eau chaude, ne sont qu'à 300 pesos. Je suis vraiment déçu de ne pas être venu ici dès le début, j'aurais économisé 400 pesos. Je lui réserve et lui paye la chambre pour la nuit suivante et lui commande aussi le petit déjeuner comme ça je n'aurai pas à y penser avant de prendre le jeepney pour Bontoc.

En remontant vers mon hôtel je trouve un petit stand de brochettes où je peux acheter du riz. Une fois à la guesthouse je m'installe dans la salle au rez de chaussée et demande une assiette et des couverts à la patronne. Je prépare mes filets de sardines et mange de bon appétit.

Je finis par le gâteau de riz à l'ube - cette fameuse patate douce violette - et le reste de mes fraises que la jeune employée me rince.
Je profite du wifi fonctionnel pour préparer un nouveau billet du blog et regarder mes messages.

Je remonte à la chambre et finis de rédiger le billet et vais le poster depuis les escaliers car ça passe pas dans la chambre.
Je vais au lit assez tôt mais je ne trouve pas le sommeil tout de suite. Je m'endors au chaud sous les couvertures en polaire vers 23h.

6 février 2017

Du Sud au Nord de l'île de Luzon : de Santo Tomas chez Phil à Baguio station climatique

Lundi 6 Février :
Lever vers 7h45, j'ai dormi plus que je ne pensais. Je me prépare pour partir et quand je sors de la douche je me rends compte qu'il n'est que 7h30, le chauffeur ce matin m'a trompé lorsque il a annoncé l'heure.

Du coup j'ai le temps de partager le petit déjeuner avec Phil et Alan. Phil prépare des oeufs brouillés, du riz et du thon asado, ainsi qu'un de ses smoothies. On discute un bon moment et je me fais expliquer un peu mieux où me poster pour prendre les bus directs vers Manille. Je dois passer sous le pont de la voie rapide puis le mettre près de la bretelle que les bus directs emprunteront.

Je les salue et les remercie pour leur accueil en leur souhaitant bonne chance pour le développement de leur business d'e-trikes. J'en prends un jusqu'au portail, achète une paire de beignets de bananes car elle n'a pas de ceux à la patate douce ce matin. Je me pose un peu plus loin et vois passer des bus pendant un moment en fait car tous sont pleins à craquer, avec une dizaine de gens debout dans l'allée centrale.

Un jeune me conseille de prendre un bus pour Cubao plutôt que Pasay et je suis son conseil et embarque dans un bus une petite heure après mon arrivée au bord de la route. Je dois rester debout quasiment tout le trajet mais on est vite dans Manille, à vitesse réduite car le trafic est intense.

On nous débarque près de la gare routière de Cubao depuis laquelle on peut rejoindre un boulevard d'où d'autres compagnies de bus partent vers le Nord. J'attrape un shake de buko, noix de coco, et le sirote tout en marchant sur le trottoir au milieu d'un air peu respirable.

Je trouve assez facilement le départ des bus Victory Liner et achète un billet pour le prochain départ, non express, à 13h. Le tarif semble ne pas avoir changé depuis 2012 car je paye exactement le prix indiqué sur le Lonely planet. Je donne mon gros sac pour le mettre dans la soute puis vais m'acheter à manger. Je prends une petite assiette de Siomai, raviolis chinois à la viande de poulet servis avec des oignons frits et de la sauce soja.

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Je me pose dans la zone d'attente et déjeune tranquillement. J'ai pris un donut au chocolat en dessert. Je vais me débarbouiller avant de partir et vais m'installer à une place libre dans le bus. Il n'est pas plein pour le moment. Nous partons à l'heure juste et prenons quand-même un bout de voie rapide au début.

Je passe un petit moment à poster un de mes billets du blog en utilisant mes données mobiles, puis regarde mes messages et me rends compte qu'un des couchsurfers à qui j'avais envoyé une demande m'a répondu qu'il peut m'héberger ce soir. Je le contacte sur son portable et lui dis à ce soir. J'essaie de sommeiller un peu et ai vite froid avec la climatisation qui met la température du bus entier dans les 15°C.

Du coup à la faveur d'un des deux arrêts de 20 minutes pour la pause pipi ou que certains de restaurent, j'enfile ma veste qui de toutes façons me servira une fois arrivé puisque Baguio est à 1141 m d'altitude.

Le trajet dure finalement sept heures avec les arrêts et j'arrive sous une petite bruine à Baguio, avec une température à peine à 20°C. J'envoie un message à Tom, mon couchsurfer de ce soir, qui me dit qu'il a fini de bosser et qu'il peut me récupérer. Je l'attends devant un restaurant mongol et il me récupère avec un de ses amis qui possède un 4x4.

Ils sortaient de la salle de gym et m'ont proposé d'aller dîner dans un resto coréen. Quand on arrive là-bas on nous dit que c'est déjà fermé. On trouve du coup un resto philippin, juste à côté d'un japonais et d'une pizzeria. Baguio est connue pour être une ville de gastronomie et la diversité que j'ai pu voir en peu de temps me le confirme.

Le restaurant est vraiment sympa, avec une atmosphère détendue et dans un style local de maison en bois. Je commande un plat de riz avec des légumes et du Lechon - le plat national Phillipin, du porcelet rôti - et une bière San Miguel Light aromatisée au citron. Les gars ont aussi pris d'autres légumes cuisinés à la poitrine de porc et un curry de porc au lait de coco.

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On déguste ces divers mets, très savoureux, tout en discutant. J'apprends que Tom est anglais d'une mère philippine et qu'il est ici pour s'occuper des propriétés et maisons que possèdent sa mère. Il a vécu aussi un an au Qatar et m'a raconté un peu comment ça s'était passé.

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On repart vers 22h30 et on va chez lui. C'est donc une belle et grande villa achetée et rénovée par sa mère dans le début des années 90's. C'est immense et le sol est en marbre. Il me montre la chambre et me paye un bon thé au gingembre, Twinings bien sûr, avec des butter cookies.

On discute encore un peu puis tout le monde va se coucher vers 23h30. Je remonte la couverture sur les épaules car ici les températures nocturnes sont beaucoup plus faibles que dans la plaine.

5 février 2017

Petite randonnée au pied du Mont Makiling avec Phil et sa copine.

Dimanche 5 Février :
Je lève le nez assez tôt lorsque les chauffeurs de e-trikes viennent pour commencer leur service vers 5h30. C'est Phil qui s'occupe d'eux puisque on est le week-end. Je me lève un peu plus tard et déjeuner avec lui. Il se met ensuite à la préparation de ses fruits pour ses smoothies et les réparti dans des conteneurs en plastique pour les congeler.

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Pendant ce temps moi je lui fais la vaisselle qui traînait dans l'évier puis fait une petite lessive avec ma serviette, mon t-shirt à manches longues et mon pantacourt. Ensuite ils ont un moment de maintenance de leurs batteries et véhicules pendant lequel je me prépare pour le trek sur le mont Mailing (1141m d'altitude). J'ai même mis mon harnais avec la caméra fixée dessus, au milieu de mon abdomen. Je fais un petit essai pour voir ce que ça donne, c'est pas mal et ça tremble pas tant que ça.

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On fini par décoller un peu avant 10h. Près du portail on retrouve Eivan, la petite amie Philippine de Phil. Après quelques emplettes, on prend un premier Jeepney vers Calamba, une ville sur la lagune de Bay.

On descend près d'un immense mall - centre commercial, à l'Américaine - dont on fait le tour pour rejoindre une autre rue. On achète quelques pâtisseries pour la route et on saute dans un second Jeepney pour Los Banos, autre ville de la lagune où il y a des sources chaudes.

On en descend pour attendre un autre qui monte vers l'Université et le début du sentier balisé qui monte sur le mont Makiling. On boit un vrai jus de buko - noix de coco - avec la pulpe, délicieusement sucré et rafraîchissant.

On attrape donc le dernier Jeepney qui nous mène jusqu'à la piste...et là c'est le drame : il y a un horaire limite pour entamer la randonnée de 4h et 8 km jusqu'au sommet, et celui-ci est 9h du matin ! Il est déjà midi et on ne peut plus que partir pour 4 km assez faciles.

Et encore, c'est ce qu'on croyait puisqu'au moment de régler le droit d'entrée, voilà qu'on nous demande à tous une pièce d'identité, bref c'est définitivement mort. Phil est désolé car il pensait pas que c'était du compliqué car lui avait fait l'ascension plus difficile, par l'autre côté et il n'y avait pas toutes ces règles à respecter.

On repart la queue entre les jambes et on marche dans cet agréable campus universitaire. Nous repérons le jardin botanique et décidons de nous y rendre puisqu'ici pas besoin de pièce d'identité et une entrée modique de 20 pesos.

On avance jusqu'à une petite aire de pique-nique en contrebas et on s'installe un moment pour déjeuner. Des familles sont là aussi, après la messe, pour déjeuner à l'ombre des grands arbres. La plupart d'entre eux ont été plantés depuis 1963, par les diverses promotions d'élèves de l'école forestière.

On marche un peu le long d'une route goudronnée le long de laquelle sont recensées les espèces d'arbres et arbustes contenant philipinensis ou un nom d'île dans leur nom latin. On y découvre certaines espèces qui ne sont endémiques que d'une seule île des Philippines par exemple.

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Un peu plus bas près de la rivière on peut voir une planche montrant les diverses espèces d'oiseaux présentes dans le parc. On aura d'ailleurs l'occasion d'en voir un, le "Grey Wagtail", un genre de mésange à queue longue, en revenant sur cette même route.

On verra aussi une jolie araignée, sur sa toile, avec un corps à la forme un peu trapézoïdale, noir à points jaunes, minute de deux longues antennes. Sur cet ecotrail, chemin naturel, qu'on a pris, la balade devient un peu plus sportive avec un peu plus de dénivelé et des racines d'arbres et de la boue bien glissante. On est plutôt heureux, au moins on aura pu rabaler un peu même si ce n'est que sur quelques kilomètres.

On rencontre un couple d'Indiens de Bangalore, avec ses trois enfants dont deux petites jumelles bi-zigotes - fausses jumelles - mais qui à nos yeux, et au vu de leurs vêtements identiques, ressemblent vraiment à des vraies. Les gamins ont suivi leurs parents dans cette randonnée difficile et semble bien fatigués, prêts pour dormir.

Un peu plus haut on croise un petit groupe de d'ornithologues, équipés de trépieds, de lunettes télescopiques et de plusieurs milliers d'euros de matériel photographique. On leur dit qu'on vient de voir un des oiseaux de la planche éducative en contrebas et il nous répondent d'un air hautain, "bin oui c'est la mésange à queue longue..." avant de retourner à leurs jumelles.

Vers l'entrée on fait un petit détour par une petite cascade et une piscine naturelle que fait la rivière en contrebas. Je fais quelques photos et on profite de la fraîcheur sous les frondaisons de ces grands arbres tropicaux.

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On ressort du parc vers 15h puis attrapons un Jeepney qui retourne à Los Banos. On fait une pause déjeuner dans un Inasal, une franchise philippine de fast Food autour du poulet inasal. La petite randonnée nous a creusé l'appétit. C'est finalement assez appétissant et assez bon marché, un plateau complet - riz, nouilles sautées, deux petits lumpias, nems Philippins, et la fameuse brochette de poulet inasal - avec une boisson pour à peine plus de 3€.

On chope ensuite un deuxième Jeepney pour Calamba, juste à l'inverse de ce matin. On met un peu plus de temps à trouver le dernier Jeepney qui nous mènera jusqu'à l'entrée du parc résidentiel LISP3. Eivan descend juste un peu avant nous et je la salue en lui disant que j'ai été ravi de la rencontrer.

On arrive de nuit avec l'e-trike devant la maison de Phil et Alan. Je passe un bon moment à écrire les deux derniers jours du blog puis emprunte un peu leur connexion internet pour les poster. Je regarde un peu le site de couchsurfing pour Baguio et envoie deux demandes en dernière minute au cas où.

Phil va se coucher un peu avant 22h et moi je traîne pas non plus beaucoup plus et vais me coucher après avoir dévoré mes deux Siopao dont un à l'Ube, un genre de patate douce violette qui donne une couleur vive à toutes les pâtisseries et autres plats où elle est utilisée. J'ai les yeux qui piquent, je vais me coucher vers 22h30 du sommeil du juste.

4 février 2017

Arrivée chez Phil et Alan à Santo Tomas et balade près du lac Taal

Samedi 4 Février :

Je fais une petite dernière phrase de sommeil et suis éveillé pour la dernière heure de navigation. Nous accostons vers 3h30. Le temps que tout le monde descende et que je rejoigne le terminal de bus il est presque déjà 4h et j'ai la chance d'attraper un bus pour Santo Tomas, le seul jusqu'à 8h.

Du coup moins d'une heure après je suis à l'entrée du complexe de résidences industrielles, Light Industry and Science Park 3, où Phil a sa résidence. Comme il n'est que 5h je ne lui envoie pas encore de message et reste, après avoir demandé au garde, dans le bureau de sécurité au portail d'entrée.

Je reste assis sur une chaise et de temps en temps je sommeille. Vers 7h j'envoie mon message. Phil me dit qu'il est réveillé depuis 5h30 et m'envoie un de ses chauffeurs de tricycle électrique.

Je me fais donc expliquer dans la foulée ce qu'est son business avec son frère : ils ont donc une flotte de tricycles électriques, quatre dont un en maintenance, qu'ils ont fait fabriquer en Chine et qui fonctionnent avec des batteries 12V des Philippines, cinq dans chaque véhicule. Ils s'occupent donc de déplacer les habitants de cette zone résidentielle pour une somme modique de 10 pesos avec trois chauffeurs qui couvrent une période de 5h30 du matin à 21h.

Phil était en train de préparer son petit déjeuner avec du riz et du thon asado, préparé en sauce. Il m'en sers donc une assiette et il m'explique un peu plus son business avec son frère. Je sais maintenant que les parents sont divorcés et que le père vit avec une fille des Philippines à Hong Kong.

Je rencontre un peu plus tard Alan, son frère donc, qui se lève toute la semaine à 5h30 pour pouvoir fournir les batteries quand elles se vident et maintenir la flotte tournante aux heures de pointe. C'est pour ça que le week-end c'est Phil qui se lève tôt.

Phil me fait découvrir le café des Philippines, kapeng - le café - Barako. Il a une cafetière turque - que les anglais appellent d'ailleurs cafetière française - un vrai plaisir et un délice pour mes papilles fatiguées du café instantané. De plus il est assez corsé malgré qu'il n'en ai pas mis une grosse quantité.

Un peu plus tard j'accompagne Phil au marché. À l'angle de la rue on prend un beignet tout chaud à la patate douce, de la pure énergie, sucrée juste comme il faut. On a fait aussi un arrêt dans une épicerie ou j'achète une recharge pour le mobile. Phil m'aide avec les promos sur l'Internet et la recharge me permet de débloquer 1 Go de données.

Au marché Phil doit faire le plein de fruits et de légumes et acheter des choses pour son frère. On commence par acheter le café, dans les 5€ le kilo, moulu sous nos yeux. Puis j'achète du jus de coco en bouteille et gros quelques photos. Ensuite Phil m'explique comment me rendre à Talisay, près du Lac Taal.

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Je le laisse donc et commence à marcher vers la rue où je dois prendre un Jeepney. Je marche un peu mais on est sur les coups de midi et il fait bien chaud. Je loupe l'endroit des Jeepneys pensant en prendre un directement sur la route. Au final un tricycle me ramène vers la gare de départ des Jeepneys.

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Je m'arrête donc un petit moment à Talisay après ma course en Jeepney. Je me pose au bord du lac et achète des beignets d'œufs de caille, mes premiers. Je déguste à l'ombre mes œufs et un Siopao acheté plus tôt à l'épicerie.

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On peut voir l'île volcan Taal sur la droite mais le temps est fumeux. Ici des rabatteurs essaient de vendre des traversées en bateau pour rejoindre le volcan mais c'est prohibitif, presque 40€ si t'es tout seul sur le bateau.

Je remonte ensuite vers la route principale et traverse un petit marché. Je cherche quelque chose qui ressemblerait de près ou de loin à un foulard où une écharpe que je puisse jouer sur la tête afin que je puisse utiliser le buff pour me protéger de la pollution.

Je finis par trouver mon bonheur dans une boutique le long de la route, plutôt un foulard, de couleur bleue et léger et utilise le miroir du magasin pour me le nouer en turban. Je repars ainsi à la recherche des Jeepneys pour Tagaytay, une ville un peu en hauteur, sur une crête surplombant le volcan, avec donc une meilleure vue. Un tricycle m'y amène et je rencontre deux Français et un couple de québécois qui attendent avec une locale sur le Jeepney se remplisse.

On finit par partir en payant une course de 60 pesos, qui les vaut bien cela dit car ça monte sévère et l'engin pétarade fort, obligé de passer la première à certains moments. Ça fume sévère aussi mais on arrive quand-même à destination. Je remonte la pente jusqu'à un premier point de vue un peu plus plongeant soit, mais le temps est toujours couvert et la visibilité faible.

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À un deuxième point de vue un peu plus haut je m'arrête dans un bar et bois mon deuxième vrai café de la journée que je demande glacé. Je m'informe un peu pour apprendre que les Jeepneys n'empruntent pas la route inverse et qu'il en côute 300 pesos pour redescendre en tricycle.

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Je me décide alors de m'essayer au stop, me dirigeant vers Talisay à nouveau. À première vue le stop ici c'est un peu mort, même quand les voitures sont vides. Du coup je refais presque 8 km, dont une partie en descente, jusqu'à la limite de la ville de Talisay. J'ai la chance d'avoir de beaux points de vue pendant cette descente au soleil couchant.

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J'attrape un Jeepney pour quelques centaines de mètres puis trouve un jeune qui me propose de m'emmener à Talisay, à la station de départ des Jeepneys, pour 100 pesos, sur son scooter. Ça me permet de me rafraîchir un peu. Le jeune est précautionneux dans sa conduite et quelques minutes plus tard me voilà à nouveau dans un Jeepney direction Tanauan, à côté de Santo Tomas.

C'est un peu la "rush hour", l'heure de pointe, et ça avance guère vite. J'arrive quand même à destination après avoir sauté dans un nouveau Jeepney qui me dépose à l'entrée de LISP3. Un tricycle électrique ne tarde pas à s'avancer et je suis quelques minutes plus tard chez Phil et Alan.

Il pensaient aller dîner en ville. Après s'être occupés de leur véhicules et batteries et que je me sois douché on part en ville à la recherche d'un de leurs restaurants favoris qui soient ouverts. Malheureusement la plupart sont déjà fermés à 21h15 et nous devons en essayer un nouveau où il y a un karaoké. Nous on s'installe à l'intérieur et on commande deux assiettes de viande de chèvre cuisinés différemment, du riz, et un seau avec deux bières chacun.

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Alan et Phil bloquent sur l'aquarium de 400L avec un gros poisson dedans attendant qu'il gobe enfin un des petits poissons jaunes à sa merci, ils seront récompensés avant la fin de la soirée. On prend notre temps buvant nos bières à notre aise puis on retourne à la maison vers 23h. 

Mon horloge biologique est un peu décalée et je mets peu de temps à sombrer allongé sur le canapé, à même le cuir, pendant que mes hôtes s'activent avec leurs batteries.

3 février 2017

De Romblon à Batangas : journée dédiée à la navigation

Vendredi 3 Février :

J'arrive à aller jusqu'au réveil, à 7h45, surtout grâce au fait que la chambre ne donne pas sur la rue. Ça me fait une belle nuit de repos, presque dix heures. Je traîne un peu à faire de la lecture pour commencer à réfléchir à mon itinéraire dans le Nord.

Je m'en vais ensuite pour acheter mon billet tant qu'il n'y a pas trop de monde. Le ferry part bien à 13h pour arriver à Batangas à 4h du matin, soit 15h de trajet. Ça s'explique surtout par la non linéarité de l'itinéraire puisqu'il va d'abord à Odiongan, sur l'île de Tablas, puis remonte vers le Nord. Le tarif est le plus cher que j'ai dépensé jusqu'à maintenant 954 pesos, presque 20€.

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Je vais ensuite jeter un coup d'œil aux autres artisans marbriers et m'arrête dans un petit resto pour le petit déjeuner. Je goûte au fameux Halo-Halo, mélange de fruits en conserve, maïs, noix de coco, haricots rouges, divers puddings et de la glace pilée au lait. C'est nourrissant et pas mauvais mais pas aussi bon que son équivalent Malaisien.

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Je passe ensuite par le marché et m'achète quelques pâtisseries que je n'avais pas goûté jusque là. Je passe ensuite par le magasin d'informatique pour régler mon dû, il me manquait 11 pesos hier, et poste un jour de plus de mon blog et fait imprimer un plan de la sortie de voie rapide et du quartier à Phil près de Santo Tomas avec les quelques informations qu'il m'a donné.

Ensuite je vais marcher dans le coin pour trouver une pharmacie et racheter des cachets d'ibuprofène et du paracétamol. Je trouve une boutique de génériques et achète une tablette d'ibuprofène à 100 mg et du paracétamol en 500 mg.

Ensuite je me promène dans la ville et monte jusqu'au fort en ruine d'où on a un joli point de vue au dessus de la ville. La montée est en train d'être améliorée et les arbustes en train d'être taillés.

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La vue est en effet jolie d'ici et on peut voir certains endroits avec de l'eau turquoise où la hauteur d'eau est plus faible.

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Je retourne ensuite vers l'hôtel car il est bientôt midi et il me faut encore faire mon sac et me doucher. Une fois prêt je m'avance vers le port, achète quelques Siopao pour le voyage et m'avance vers la zone d'embarquement. Je trouve ma place rapidement au deuxième étage du ferry et pose mes sacs.

Le bateau part seulement vers 13h30. Après avoir un peu déjeuner, je m'installe sur la couchette et m'endors presque instantanément. Sur cette première partie de trajet jusqu'à Odiongan, qui dure environ trois heures je dors presque deux heures et demie, en deux temps.

Le temps qu'on reste pour faire rentrer de nouveaux passagers je suis assis sur le banc à côté de ma banquette et une jeune fille de Romblon, la vingtaine, discute un bon moment avec moi, me posant quelques questions personnelles et sur mon voyage.

Un peu plus tard je la retrouve qui s'est installée dans une couchette non loin de la mienne. Je poursuis mes phases de sommeil tant que je le peux et parce que je vais arriver très tôt le matin. Je dîne un moment et fais quelques photos vers l'heure du coucher du soleil mais il pleut tellement partout aux alentours que il n'y a guère à voir.

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Je continue à dormir par périodes de deux heures et n'ai pas très chaud avec cette brise marine et le vent omniprésent.

2 février 2017

De l'île de Sibuyan à l'île de Romblon

Jeudi 2 Février :

Je me lève une première fois un peu avant 7h mais essaie de me recoucher pour arriver jusqu'à 8h. La douleur est un peu plus faible ce matin mais je ne peux toujours pas porter mes sacs à dos sans que ça me fasse mal. Je récupère ma lessive qui est bien sèche.

Je me prépare un thé au gingembre en instantané, mais local, fait sur l'île, très parfumé et vivifiant. Je regarde la mer calme et le temps plutôt dégagé de ce matin. Je paye mon dû et vais me débarbouiller et faire mon sac. Quand je sors vers 9h, John est prêt pour décoller en tricycle.

La route jusqu'à Cajidiocan est à moitié finie et je dois me contorsionner pour ne pas faire toucher mon dos sur le siège et réveiller mes brûlures. On arrive là bas en 45 minutes. Je salue John, pose mes sacs, achète mon billet et vais faire un tour en ville pour trouver de l'eau. J'achète aussi quelques bananes, deux morceaux de gâteau de riz à la coco, pour ce matin et une brochette de patate douce pour accompagner mon déjeuner.

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On monte dans le ferry vers 10h30 pour un départ vers 11h. Le premier niveau du ferry, au dessus des voitures, est composé de banquettes superposées car le même bateau poursuit sa route jusqu'à Batangas et qui est en partie de nuit, départ 18h, arrivée vers 4h du matin. Je me pose sur l'une d'elles inoccupée et passe la première heure à rédiger mon blog hors-ligne pour être à jour et poster dès que j'ai internet à nouveau.

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Je fais ensuite un joli petit somme d'une heure. Le bateau progresse très lentement et nous sommes passés à la face Nord de l'île de Sibuyan. Vu qu'il est presque 13h je fais mon déjeuner en sortant ma boite en plastique de glace dans laquelle la mamie m'a mis mon poisson volant cru mariné et une bonne portion de riz qui devrait me caler jusqu'à la fin de la journée. Je mange aussi la moitié de ma brochette de patate douce et une banane.

Je vais me chercher un café un peu plus tard et attend patiemment l'arrivée à Romblon. Le village est particulièrement joli vu de la mer et plusieurs îles isolées et peu habitées sont à quelques minutes de bangka. On arrive après quatre heures de traversée et le débarquement est assez rapide.

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La ville n'est pas très étendue mais pourtant je n'arrive pas à trouver un des hôtels. Il fait très chaud, le coup de soleil m'empèche de porter mon sac sur le dos et je trouve finalement un hôtel, tenu par un philippin mais appartenant à un français. Il me fait un tarif à 700 pesos la double climatisée. C'est très propre et j'arrive à avoir une chambre sur l'arrière, plus calme.

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Je me pose et pars ensuite à pied pour aller voir la Bon Bon Beach, avec son nom sympa. Elle est à un peu plus de 2,5 km de marche d'ici. Pour la rejoindre je passe par des quartiers populaires et ruraux où les gens m'interpellent pour les prendre en photo, tous très contents et souriants.

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Après une bonne demi-heure de marche et une petite piste en forêt, j'arrive enfin à la plage où quelques gamins se promènent.

Je suis très vite seul et fais trempette une dizaine de minutes ce qui atténue la douleur de mon coup de soleil qui est passé à l'étape des cloques sur la périphérie de celui-ci. Je rejoins la route en faisant une bonne marche sur la plage. Le vent s'est levé et on sent  quelques gouttes qui sont promenées dans son sillage.

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Je chope ensuite un tricycle pour rentrer en ville à l'hôtel. Arrivé là-bas je file à la douche, froide bien sûr, et nettoie le sel tout en refroidissant mon dos. Je me change donc et retourne en ville dans l'espoir de trouver un point internet. Avant d'en trouver un je fais un petit détour par un marchand d'objets en marbre de Romblon et fais quelques emplettes.

Je trouve mon petit magasin internet et attends qu'un poste se libère. J'emprunte un lecteur de carte pour pouvoir faire un copier-coller de mon document texte du blog hors-ligne. L'internet fait penser à celui qu'on avait à la fin des années 90's, en 56 kb/s, pas guère plus rapide. Heureusement le volume de données est faible car c'est du texte du coup j'arrive à publier trois jours d'un coup et joindre mon collègue canadien Phil.

Je me rends compte que j'ai mal recopié son numéro de téléphone et qu'il n'a donc pas pu recevoir mon message d'hier. Lorsque le magasin ferme, vers 20h30, je lui donne un coup de fil et on met un peu les choses au point pour samedi.

Sur le retour j'essaie de trouver un restaurant encore ouvert mais c'est compliqué. Je m'arrête à une cantine où je prends une bière et du riz puis traverse la rue et prends deux brochettes de porc et une de tripes. Les brochettes sont délicieuses, leur marinade tout juste épicée et sucrée.

Je rentre vers 21h30 à l'hôtel et finis de rédiger hors ligne cette journée d'aujourd'hui. Je vais essayer de me coucher plus tôt ce soir, vers 22h.

1 février 2017

Découverte de San Fernando et de ses alentours sur Sibuyan et repas en famille

Mercredi 1er Février :

Malheureusement c'est la douleur qui me réveille et la lumière qui rentre dans la chambre, vers 7h30. Le peu de temps où j'ai essayé de rester sur le dos certaines de mes cloques se sont ouvertes et j'ai tâché les draps. Il va peut-être falloir que je consulte pour au moins me traiter la zone que je ne peux pas traiter moi-même, entre les omoplates.

Je reste d'abord une bonne heure au frais de la clim et irai essayer de prendre une douche froide espérant que ça calme un peu le feu et demanderai au gens de l'hôtel s'ils connaissent un médecin où un dispensaire. Ils me disent qu'il n'y a pas vraiment besoin, que ça va s'arranger et se proposent de m'appliquer la Biafine aux endroits que je ne peux pas atteindre moi-même.

Je bois un cappuccino instantané et leur demande ensuite s'ils savent où est ce que je peux faire un peu de lessive. Ils me disent qu'ils peuvent m'appeler quelqu'un qui viendra me la faire ici. Je leur donne mon baluchon de linge sale puis vais me doucher. Pas vraiment d'eau courante du coup c'est de l'eau dans des grosses bassines et un brau pour se la verser dessus.

Quand j'ai terminé je sors et la mamie s'occupe de me passer la crème. Je finis dans ma chambre par les zones auxquelles je peux accéder facilement ne lésinant pas sur la couche. Ma brûlure est quand-même importante puisque mon dos ressemble comme si j'avais la chair de poule sauf que ce sont des toutes petites cloques.

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Je passe mon t-shirt à manches longues et sors pour rejoindre le village et essayer de trouver de l'Internet. Malheureusement pour moi les quelques boutiques m'indiquent que soit ils n'en n'ont pas, soit c'est tellement faible que ça ne marche pas. Je prends une bouteille d'eau et une paire de pâtisseries pour avaler mes cachets pour la douleur.

Je retourne à l'hôtel Sea Breeze qui me demande à nouveau ce que je veux faire. Je lui dis que cet après-midi serait bien pour aller balader un forêt le long de la rivière comme ça je serai au moins un peu à couvert. Je lui donne quelques sous pour mettre de l'essence et nous irons, du le temps le permet, après le déjeuner.

Pour ma part je vais me balader sur la plage sur une paire de kilomètres et ramasse quelques coquillages et morceaux de corail. Je croise une jeune fille qui porte un énorme poisson dans une main, par la queue, et quelques-uns plus petits dans un sac dans l'autre main.

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Un peu plus tard, au moment de croiser une rivière un peu plus large, je tombe nez à nez avec un buffle, en train de baigner entièrement dans l'eau, juste sa tête sortant de celle-ci.

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Je rentre dans les terres et trouve quelques maisons, des cochons, des chiens et des poules courant sur le riz en train de sécher sur une bâche. Et surtout je découvre une très jolie zone de rizières d'un vert détonnant. Je me promène un peu au milieu de cet celle-ci en marchant sur un des passages en terre glaise.

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Je retourne ensuite par la mer et entre à nouveau dans les arbres pour retrouver la rue qui mène à l'hôtel. Je file tout droit au Benj's Place, le bar restaurant d'hier soir. Je commande un banana shake et un chicken silog, du poulet frit façon Philippines servi avec du riz frit et un oeuf. Il se met à pleuvoir, une bonne averse, et je reste à discuter un peu avec le patron du restaurant qui me dit qu'avant la fin de l'année il devrait pouvoir ouvrir sa chambre d'hôtes, juste en face.

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J'attends que l'averse de calme un peu et retourne à l'hôtel. La mamie me dit être désolée pour mon linge qui était presque sec et qu'elle n'a pas pu décrocher avant la pluie car elle s'était assoupie. C'est pas bien grave, à la vitesse où le temps change ici, il a sûrement le temps d'être de nouveau sec avant ce soir. D'ailleurs, avant d'aller me mettre un peu au frais dans ma chambre, le soleil repointait déjà son nez.

On attend que le temps se calme un peu puis John et moi partons en tricycle, le sien, jusqu'à la rivière Candingas. Ils ont en gros fait une retenue d'eau sur la rivière et on, à une époque, rajouté des activités comme des tyroliennes et des plongeoirs à différentes hauteurs. Aujourd'hui les tyroliennes sont rouillées et le plongeoir est décrépi. On peut cependant se baigner, même si le courant est assez fort.

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Je m'y mets assez vite car la fraîcheur fait du bien à mon coup de soleil et y reste un bon moment. Il y a quelques gamins qui s'amusent à sauter de la falaise puis d'un des plongeoirs à sept mètres. On repart une grosse demi heure plus tard, sous un ciel qui s'assombrit à nouveau. On s'arrête dans un des barangay - bourgs - pour acheter du poisson frais : un peu plus d'un kilo de poisson volant pour même pas 1,50€.

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On arrive à l'hôtel sous les premières gouttes d'une nouvelle averse bien dense cette fois, venant de la montagne. Tan pis pour mon linge qui va se tremper à nouveau. Un des petits-enfants de la mamie regarde la télé et zappe entre Avatar et une série éducative. John, lui, est en cuisine, en train de préparer le poisson comme hier, cru et mariné dans le citron, avec de l'ail, du piment, des oignons rouges.

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La pluie continue et on continue de regarder Avatar tranquillement. Quand le film finit il est presque l'heure de dîner. John m'appelle pour les rejoindre lui et sa mère à la table familiale. Ils ont préparé du riz et ont été acheté d'autres plats cuisinés : une recette au porc en sauce rouge un peu sucré avec des patates douces, une recette de couennes de porc en sauce blanche avec de la noix de coco, vraiment savoureux, de la salade de jack fruit, préparé salé avec des petits poissons de friture, et quelques nouilles sautées.

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Je me fais deux belles assiettes et me régale de toutes ces nouvelles saveurs et senteurs. Je demande à la mamie si ça la dérange pas que j'emporte un peu de poisson cru pour mon déjeuner de demain sur le bateau, elle s'en occupera pour le le donner en partant. On discute un peu de ses ancêtres et elle m'explique qu'ils ont toujours vécu sur l'île et que son arrière grand-père avait été le premier maire d'une des communes de l'île.

Je vais ensuite récupérer mon linge pour l'étendre à l'abri sous le balcon. Il n'est pas si humide que ça et je pense qu'il sera sec demain. Je me pose un peu devant la télé avec John puis vais nous chercher une bière chez Benj's Place. Une Red Horse, je n'avais pas encore goûté, bière un peu plus forte, à 6,9%, et pas chère 50 pesos le demi litre.

On la déguste en regardant un reportage sur un magicien / show Man / chercheur de records, David Blain, du je me souviens bien, qui a vécu 44 jours dans une cage de verre à Londres, suspendue dans les airs, sans manger, juste à boire, et qui a battu le record d'apnée à l'O2 pur, plus de 17 minutes.

John va ensuite se coucher suivi de près par sa mère et je reste à discuter et regarder la télé avec le neveu de John, 19 ans, basketteur. On regarde Tomorrowland, film de science fiction avec Hugh Laurie et George Clooney. Je traîne jusqu'à la fin du film puis vais me coucher vers 23h.

31 janvier 2017

En Bangka de Roxas à l'île de Sibuyan puis une fin de journée tranquille avec un magnifique coucher de soleil

Mardi 31 Janvier :

Je suis réveillé bien avant l'heure prévue à cause d'un trafic intense ici depuis presque 5h du matin. Le bruit de certains tricycles arrive à faire trembler les fenêtres et me réveillent à plusieurs reprises. Du coup vers 6h je file à la douche puis remets une couche de Biafine et de baume du tigre là où ça brûle encore.

Je marche à pied dans le boulevard et passe par un bureau de change pour changer 150€. Puis je m'arrête faire le plein de pâtisseries pour le petit déjeuner. Je prends un tricycle jusqu'au port et monte dans un bangka pour l'île de Sibuyan. Il ne part qu'à 9h normalement alors j'ai le temps pour m'installer. Il fait une petite averse pendant un moment. Les gars qui chargent le bateau - j'ai pu voir, dans le désordre, du contreplaqué, des sacs de 50 kg d'engrais, des palmes tressées pour les toits, de la ferraille, des tubercules, du riz et j'en passe - viennent continuer de remplir la cale.

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Je monte à l'étage au dessus, en escaladant et j'attends patiemment que l'on puisse enfin partir. J'en profite pour rédiger mon blog, hors-ligne, jusqu'à ce matin.

On démarre finalement vers 10h30, après le contrôle des gardes côtes, habillés couleur treillis avec un bob de la même couleur. Je suis assis sur des palmes tressées pour les toits. Il n'y a pas trop de vagues et la traversée est plutôt calme, le bangka avançant à vitesse modérée. Je suis au milieu de familles de Philippins, certains avec des enfants, qu'ils arrivent à faire dormir tant bien que mal au sol malgré la température.

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La traversée sur au final cinq heures et nous débarquons au port d'azgra, commune de San Fernando, un quai à trois kilomètres du village. Du coup je dois prendre un tricycle pour rejoindre le Sea Breeze Inn, le seul hôtel référencé sur le Lonely planet. Ce petit hôtel tout en bois et bambou est vraiment les pieds dans l'eau.

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C'est la maman de 85 ans qui m'accueille et me montre une paire de chambres. J'opte pour celle avec une meilleure literie malgré qu'elle n'aie pas sa propre salle de bains. Elle me fait un prix à 600 pesos par nuit pour deux nuits. Vu l'éloignement de tout et le calme ambiant sans quasiment aucun touristes, je pense que je vais aimer rester là deux jours.

Elle me donne quelques conseils pour les bateaux à destination de Masbate (le prochain est seulement vendredi) et Batangas où je dois rejoindre mon ami canadien Phil. Elle m'indique aussi un petit bar restaurant sur la plage à une cinquantaine de mètres. Je m'installe un moment en terrasse et vais saluer une cliente Polonaise, ma voisine de chambre.

Elle m'explique qu'ils ont loupé leur bateau pour Masbate ce matin car ils venaient en Jeepney depuis l'autre côté de la ville, et sont arrivés trop tard de vingt minutes. Du coup ils ont pris une chambre ici et partiront pour Roxas demain matin. Elle me montre un peu ses photos de ce qu'ils ont visité lorsqu'ils logeaient sur Magdiwang.

Je rencontre ensuite son compagnon Lukasz et nous discutions un peu plus. Je les abandonne un petit moment pour retourner à ma chambre puis les retrouve ensuite au bar restaurant lorsque je m'y rends pour manger quelque chose. Je suis pas très stable à cause du bateau qui a déréglé mon oreille interne, j'ai toujours l'impression de tanguer.

Je m'installe avec eux et commande un riz frit car c'est vraiment peu cher et ça me calera un peu le bide. Je teste aussi la bière aromatisée de chez San Miguel, au citron. Elles sont plus légères, seulement 3% d'alcool, et l'arôme est subtil sans trop de sucré non plus, vraiment rafraîchissant.

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On reste à discuter un bon moment, de sujets divers, et de mes conseils de voyages s'ils vont un jour au Vietnam ou en Malaisie. On fait une séance photo pour le coucher de soleil qui est mon premier du voyage et un de mes meilleurs depuis un moment. Il n'y avait pas de nuages sur la mer les beaucoup au dessus ce qui fait qu'ils reflètent la couleur orange, c'est magnifique.

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La nuit tombe vite et on a une petite coupure de courant qui dure finalement à peine cinq minutes. Il semble qu'au loin il y ait des éclairs et on entend une paire de fois le tonnerre. On se rend compte qu'il n'est même pas encore 20h mais nous rentrons quand même à l'hôtel au moment où le vent se levait.

On retrouve la mamie devant la télé et son fils attablé à l'arrière avec le couple de français partis en excursion sur l'îlot de Cresta de Gallo, un îlot sableux de sable blanc, au large, autour duquel ils ont fait du snorkeling avec leur propre équipement. Ils sont de l'île d'Oléron et au début de leur voyage visiblement, ils ont dit Manille et sont arrivés ici après Romblon pour connecter les autres îles en bateau jusqu'à Sirgao, à l'est de Mindanao, où ils veulent aller faire du surf.

Le fils de la petite mamie les a accompagné une partie de la journée et leur a préparé à manger du poisson frais qu'il a été acheter. Ils me disent de goûter au poisson volant - j'en avait vu pendant la traversée, volant sur plusieurs mètres avant de replonger - cru et mariné avec du citron (calamansi), du vinaigre, de l'ail et des oignons rouges. J'adore vraiment, c'est très fin avec une texture agréable en bouche.

Les Polonais vont se coucher quand il se met à pleuvoir puis les Français aussi et je me retrouve avec John, le fils de la tenancière, à boire du brandy, déjà léger en alcool, qu'ils coupent quand même avec de l'eau. Il me propose de me trimballer demain et je lui dis qu'avec mon coup de soleil je vais peut-être essayer de rester tranquille et de profiter du calme ambiant.

Il me propose de me cuisiner quelque chose demain soir et qu'il s'occupera d'aller faire le marché pour le dîner. Je reconnais bien là la légendaire hospitalité philippine, où pour la première fois dans un hôtel je suis traité comme un membre de la famille.

Il me raconte qu'il est divorcé et que sa femme et son fils de 21 ans sont au Canada. Il me demande ce que je veux faire par ici et dans le reste des Philippines et met une chaîne de cinéma lorsque sa mère va se coucher. On regarde deux morceaux de films dont un avec Dwayne Johnson, mais aussi Bob Thornton, un acteur que j'aime bien, puis un autre à l'eau de rose, si on peut dire, puisqu'il s'appelle Love Rosie.

Je l'abandonne vers 23h et vais me coucher tout de suite, sans réveil, espérant réussir à faire une grasse matinée.

30 janvier 2017

Journée de transports, bateau et bus, de l'île de Negros à l'île de Panay

Lundi 30 Janvier :

Je n'avais pas mis de réveil ce matin de manière à me reposer un maximum. La nuit a été mouvementée à cause de la douleur à chaque changement de position mais longue quand-même puisque j'émerge vers 9h30. J'enfile quelque chose et descends prendre mon petit déjeuner. Parmi les divers choix carnivores de la carte j'opte pour les saucisses locale et commande en plus de mon thé un jus frais de calamansi.

Je dévore tout ça car j'avais fait sauter le dîner hier soir et retourne à ma chambre. Je prends mon temps et me prends une douche fraîche pour calmer la brûlure. Je libère la chambre vers 13h et reste un peu dans le lobby profitant d'internet pour regarder les bus, bateaux et avions depuis Bacolod ou Iloilo sur Panay.

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Je prends ensuite un tricycle dans la rue jusqu'à la cathédrale et descends jusqu'au chapelet de restaurants locaux réunis sous l'appellation de Manokan country. Je me dois de tester la spécialité locale, le poulet inasal, mariné dans le citron et la sauce soja et cuit au barbecue.

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On sert aussi des huîtres, pour un euro l'assiette bien remplie, qu'ils passent à la vapeur.

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Tout est vraiment bon, ces huîtres sont un régal, vraiment charnues et goûteuses. Pareil pour le poulet avec un goût particulier différent des autres marinades. Je me fais un festin pour un peu plus de trois euros. Je repars à pied dans la rue pour rejoindre le port. J'achète un ananas déjà coupé et un peu plus loin dans la rue je demande conseil à deux messieurs - ils me parlent du titre de miss universe qui aurait été gagné par une française, lorsque je leur dis que je suis français - qui me disent qu'ils vont me déposer au port.

Ils font partie des fidèles d'une église et me donnent trois porte-clés de la forme de l'île de Negros avec une parole divine écrit dessus. Je les remercie beaucoup et suis là à temps pour attraper le ferry de 15h30. On embarque à l'heure pour une traversée de 1h10 à peine.

Une fois au port d'Iloilo je prends un taxi jusqu'à la gare routière flambant neuve des bus Ceres Liner, éloignée de la ville. À nouveau j'arrive à temps pour sauter dans un bus pour Roxas qui doit mettre trois heures. Les routes sont un peu merdiques et j'ai même du mal à écrire sur la tablette tellement ça saute.

Une fois à destination je prends un tricycle jusqu'à l'hôtel Halaran Plazza. Seul hôtel que j'ai appelé ayant de la disponibilité : une seule chambre triple, climatisée mais avec douche douche froide, à 1000  pesos. Décidément il est difficile et assez cher de se loger ici, rien en dessous de 13€ la nuit presque partout, 20€ le plus souvent. Ça a considérablement bouffé mon budget déjà bien entamé par le coût du transport.

Je sors en ville pour trouver à manger. Je trouve une petite cantine qui sert un plat de poulet dans un bouillon, un peu épicé, avec du riz. C'est bon mais c'est surtout des morceaux avec beaucoup d'os.

En revenant vers la cathédrale je m'arrête dans une pharmacie et achète de l'advil, un anti-inflammatoire non stéroïdien qui peut être pris lors d'un coup de soleil.

Je retourne à l'hôtel et passe un moment dans le petit salon à utiliser la wifi pour poster deux jours de mon blog. Je me prends ensuite une douche froide avant de me coucher pour calmer la brûlure de mon coup de soleil. Je vais me coucher vers 23h30 et mets le réveil pour 6h30 pour rejoindre le port assez tôt direction l'île de Sibuyan.

29 janvier 2017

Excursion de snorkeling à Apo Island, beau coup de soleil et bus jusqu'à Bacolod

Dimanche 29 Janvier :
Une fois douché et mon sac préparé je jette un coup d'œil par la fenêtre, ça a l'air toujours couvert. À l'accueil ils me mettent mon sac de côté et je sors et tombe nez a nez avec mon chauffeur. On va prendre deux autres hôtes chinois dans un autre hôtel puis on file à Dauin, au Dive Café de John. On y rencontre notre animateur Nicholas, Nick, un jeune anglais moniteur de plongée installé depuis deux mois ici.

Je prends un thé et déguste mes pâtisseries achetées hier soir pour l'occasion. On rejoint ensuite avec un fourgon la plage de Malapatay, port de départ pour l'île d'Apo. On monte sur le bangka - espèce de bateau pour le transport de personnes fabriqué sur la base d'un catamaran avec trois flotteurs et pas de voile mais un moteur à l'arrière - mon premier, et on attend le départ. Plus ça va, plus le ciel se dégage, on devrait avoir des conditions parfaites pour voir et filmer les fonds marins.

Il faut un peu moins d'une demi heure pour traverser. On pose l'ancre à une cinquantaine de mètres de la plage et c'est parti pour une heure de snorkeling. Le récif corallien est ici assez préservé et on peut voir déjà une belle variété de coraux mous, durs, et de divers poissons aux couleurs variées. J'aperçois même pour ma part un serpent de mer rayé bleu et noir.

Après cette première session on déplace le bateau d'une paire de centaines de mètres pour rejoindre un rivage un peu plus escarpé avec un peu moins de fréquentation. Le récif corallien y est beaucoup moins abîmé et la richesse d'espèces sous-marines plus importante. J'aperçois entre autres deux poissons Clown - Nemo quoi - et surtout nous rencontrons notre première tortue. On nage un bon moment avec tout en la filmant.

Avant de rebouger le bateau on prend notre déjeuner. Je suis visiblement le seul à avoir pris du poulet avec du riz, tous les autres dévorant un sandwich.

Il y a là une sacrée équipe de Philippins de Cebu et Manille en vacances qui boivent des bières et du whisky depuis le départ du bateau. Il y a aussi un Danois d'une cinquantaine d'années, deux espagnoles, la trentaine et un américain, ancien ranger du parc national de Yellowstone avec sa copine philippine juste majeure.

Vue du bateau avant la première session de snorkeling à Apo Island, Philippines

Pour la troisième plongée on va retourner vers le premier endroit car il y a trop de bateaux à contourner pour rejoindre le spot habituel. Nick nous dit d'aller juste à la limite de la zone protégée, délimitée par des bouées oranges car c'est là que les tortues peuvent être vues. Ce fut un bon conseil puisque nous n'en n'avons pas vu seulement une grosse mais deux ensemble. J'ai fini la batterie de ma caméra sur la grosse.

poursuite d'un tortue sortie snorkeling Apo Island, Philippines

Une fois remontés sur le bateau nous voilà sur le chemin du retour. Je me tiens à l'ombre car je sens que mon dos a du brûler. En même temps je ne m'attendais pas à avoir un temps aussi dégagé au vu de ce qu'étaient les prévisions. L'equipe de choc me paye une bière et je les remercie. On débarque sur la plage et on retrouve un chauffeur de Dumaguete Divers qui nous ramène moi et le couple chinois à nos hôtels respectifs.

Mon dos brûle, à l'hôtel je passe de la Biafine sur les mollets et le cou et le haut des épaules. Je reste un peu le temps de regarder sur internet les horaires de bus et d'avion. Je me décide à bouger et prends un tricycle jusqu'à la gare routière des bus Ceres Liner. Je saute dans un bus pour Bacolod dès mon arrivée au terminal.

Le trajet est assez long avec beaucoup d'arrêts pour prendre des gens ou en faire descendre. Du coup en étant parti à 16h30 je suis arrivé à 23h. J'avais repéré un hôtel dans la 11e rue mais quand on arrive là bas avec mon chauffeur de tricycle c'est malheureusement complet. On en trouve un plus loin dans la rue à 850 pesos la nuit, petit déjeuner compris. Je trouverai pas mieux ce soir de toutes façons et j'ai trop mal au dos pour continuer à chercher.

Je prends une bouteille d'eau d'un litre et m'installe dans la chambre. J'ai pas le cœur à me doucher maintenant car ça brûle alors je regarde un peu la télé et mets de la Biafine partout où ça brûle avant de me coucher vers 1h du matin.

28 janvier 2017

Journée humide autour de Dumaguete en scooter ou comment rouler sous la pluie

Samedi 28 Janvier :
Lever à l'aube pour pouvoir partir vers le parc national de Twin Lakes, une trentaine de kilomètres plus au nord. Je pars donc vers 7h et fais un premier arrêt dans une boulangerie pour acheter quatre sortes de gâteaux différents.

Je suis la route côtière jusqu'à un peu avant San José et prends sur ma gauche la route de montagne qui grimpe jusqu'à ces fameux deux lacs. Il y a quelques petits hameaux le long de la route avec une vie rurale de tous les jours, des coqs, des cochons et des gamins qui jouent au basket, sport national Philippin.

J'arrive enfin là haut après une paire de raidillons ardus que le scooter a eu toutes les peines du monde à franchir. Je suis tout seul, pas l'ombre d'un touriste, seulement le personnel du parc. Je vais voir le premier lac puis prend la piste d'un kilomètre dans la forêt qui longe le bord du lac et accéder au second.

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Le sentier est surtout fait de grosses pierres qui sont mousseuses et humides car le brouillard sévit souvent ici. Il n'est d'ailleurs pas loin, accroché au pics rocheux surplombant le lac. Mis à part les moustiques nombreux et quelques jolis papillons, je rencontre aussi une variété d'orchidée endémique, rose clair, qui bénéficie des conditions climatiques idéales que j'ai évoqué précédemment.

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Il y a une tour de guet pour avoir un point de vue sur les deux lacs. J'y monte et regarde le paysage à 360°, toujours pas l'ombre d'un touriste. Je retourne ensuite à l'entre où j'ai laissé mon scooter puis vais me poser un instant dans le joli restaurant tout en vous sur pilotis pour prendre mon petit déjeuner. Je prends un thé et déguste les viennoiseries content de me rassasier après cette marche éprouvante sur ces cailloux glissants.

Je reprends ensuite la route et remarque une petite tendance à glisser de l'avant, y a moyen que j'ai crevé. En effet, je fais le dernier kilomètre à plat et trouve un réparateur non loin de l'embranchement pour la route principale.

J'assiste impressionné à la réparation de roue sans la démonter et l'application de la rustine par processus de vulcanisation, à l'ancienne. Un piston rempli d'huile enflammée, comprimé par une presse, reste en place le temps que la rustine ne fasse qu'un avec la chambre à air. Je peux repartir à peine 20 min après et pour seulement 30 pesos, soixante centimes d'euro.

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Je passe donc par Dumaguete à nouveau puis trouve la route de Valencia - encore un nom de ville espagnole après Sevilla sur Bohol - près de laquelle on peut visiter les chutes de Casaroro. À nouveau on emprunte une route assez raide jusqu'à l'entrée.

De là une escalier descend dans la gorge. Après 335 marches - c'est le monsieur du Lonely planet qui les à compté - on doit continuer en escaladant un peu car la passerelle en béton d'antan a été depuis emportée par les flots. Je finis pieds nus après avoir enlevé les chaussures pour traverser à guet une paire de fois et rejoins finalement la chute qui valait la peine de l'effort fourni.

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Elle tombe de près de 30 mètres et a un bon débit. Je reste un petit moment à contempler cette force de la nature. Il pleut un peu mais la couverture des arbres nous protège bien. Après un dernier effort pour remonter jusqu'à l'entrée, je retrouve mon scooter un peu mouillé. Je rentre vers Dumaguete et dois m'arrêter pour m'abriter un moment devant l'entrée d'un immeuble. Ce n'est plus de la petite plus mais une belle drache qui tombe.

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J'arrive à l'hôtel bien trempé, mets mon action cam à charger, me change et descends dans le marché pour aller me restaurer à ma petite cantine de référence, le LV Food Haus. J'y retrouve ma petite vendeuse qui s'occupe de moi et me fais toujours des yeux doux. Cette fois je prends du poulet et des nouilles sautées au foie de poulet.

Je retourne à l'hôtel et traîne un peu le temps que le temps veuille bien se calmer. Mais il pleut toujours et encore. Je regarde un peu la TV et consulte le Lonely planet puis me décide à reprendre la route lorsque la pluie n'était plus qu'un crachin. Il est plus de 17h et la luminosité baisse vite. J'arrive presque de nuit à Dauin au Dive Café chez John l'ami de l'Autrichien de Dumaguete Divers.

Je rencontre sa compagne qui me dit qu'ils peuvent me louer le matériel de snorkeling et que je peux partir directement de la plage de Dauin un peu plus bas. Je m'y rends et vais tremper les pieds. Je veux faire un essai avec ma caméra mais il fait presque nuit et ça ne donne rien. Je retourne au bar et bois une bière. John est au téléphone avec Andy et confirme avec lui un groupe de douze personnes pour une sortie snorkeling.

Avant de partir je lui demande quelques informations à propos de cette journée d'excursion et il me donne le prix 1650 pesos (à peu près 30€) avec le transport aller retour de Dumaguete à Dauin, le bateau, la location de l'équipement et le repas de midi. Je lui dis que ça m'intéresse mais que je n'ai plus de devises pour faire un acompte. Il me dit de voir ça avec Andy à Dumaguete.

Je reviens ensuite à Dumaguete pour rendre mon scooter une petite demi heure avant l'heure. Je vais donc retirer car à cette heure je ne trouve plus de bureaux de change. Je me rends ensuite chez Andy pour lui confirmer ma présence sur l'excursion de demain et lui payer l'acompte.

En revenant vers l'hôtel je m'arrête prendre quelques brochettes à un stand de rue et du poulet frit dans un autre. Je m'installe dans une petite gargote où la dame m'interpelle car elle se rappelle de moi cet après-midi lorsque j'ai fait le stock de Bod-Bod, ces bâtons de riz gluant au chocolat enroulés dans une feuille de banane.

Je lui prends une petite assiette de pâtes à la tomate et aux saucisses et elle me donne une assiette pour le reste de mes victuailles. Elle reste un peu avec moi pour discuter et je lui réponds avec plaisir.

Après ce bon repas je retourne à l'hôtel. Je regarde encore un peu la TV et vais me coucher tôt pour aller faire cette excursion de snorkeling, ramassage à 6h45 demain matin devant l'hôtel.

27 janvier 2017

Changement d'île et de climat : de Bohol ensoleillé à Negros sous les nuages

Vendredi 27 Janvier :

Lever un peu avant huit heures et je file déjeuner. Je m'installe avec mon collègue Canadien qui s'est levé tôt pour partir visiter en scooter. Il le récupère un peu plus tard et rencontre lui aussi la belle Hollandaise qui en a demandé un aussi et lui propose d'aller rouler ensemble pour aller voir Loboc, les tarsiers puis les Chocolate Hills.

Avant de partir je la salue et lui souhaite un bon voyage et lui donne ainsi quelques conseils pour Lombok entre autres. Je finis aussi par lui demander son prenom, Lulia (Julia).

Je pars à pied et fais un peu de change dans un bureau pas très loin puis prends un tricycle pour rejoindre le port. Une fois là-bas, moi qui ne m'étais pas pressé plus que ça pour y aller, j'ai eu la stupeur de me rendre compte que malgré mon billet électronique il fallait quand même que je fasse la queue pour faire le check-in de mon billet, payer la taxe du port et faire enregistrer mon bagage.

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Du coup après avoir un peu joué des coudes et pris un bon coup de chaud, j'arrive juste à l'heure pour me placer dans le bateau. J'ai eu une place à l'envers de la marche avec plus de place pour les jambes cela dit. Le bateau part une bonne demi-heure après et met deux heures pour faire la traversée, un peu plus mouvementée que la précédente. En effet le temps est ici beaucoup plus nuageux et venteux.

Je prends un tricycle pour me rendre au Vintage Inn. Accueil glacial et pas d'accompagnement jusqu'à la chambre ou de bouteille d'eau de bienvenue. La chambre est propre et a sa salle de bains privative avec eau chaude et la télé. Je reste un petit moment à profiter de la climatisation un peu bruyante mais qui commence à tempérer la pièce tout en lisant le Lonely Planet, la télé allumée sur Disney Channel avec Spiderman 1 en fond sonore.

Je sais pas trop comment faire avec ce temps et me dis que ça ne vaudra vraiment pas le coup d'aller plonger avec cette lumière. Je descends donc faire un tour dans le marché central, en face de l'hôtel. Je m'arrête dans la première cantine que je trouve et m'installe en même temps que deux autres clientes.

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Je prends dans les gamelles proposées, du riz, une soupe, des boulettes et du sisig - un plat cuisiné à base de tête et de foie de porc, en sauce brune au soja et au calamansi, avec des légumes - et déguste ces nouveaux plats. J'entends que ça glousse derrière le comptoir et la cliente, qui m'avait déjà posé quelques questions, me demande mon âge. J'entends que ça fait bien rigoler derrière et un peu plus tard je commence à comprendre lorsque l'une d'elle vient me demander si je suis marié. Je suis bien content de cette agréable pause déjeuner et fixe dans la mémoire cet instant en prenant une photo de l'équipe avant de partir.

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Je continue ensuite mon tour dans le marché passant de corps de métiers à d'autres : cantines, bazars, fruits et légumes, herbes, poissons et viande. Je passe ensuite par la rue Santa Rosa où se trouvent les loueurs de motos et scooters. Je prends les renseignements puis rejoins le boulevard Rizal, le front de mer. Je le remonte et croise la police touristique qui patrouille en VTT.

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Ils se dirigent vers une partie du front de mer où plusieurs badauds se sont massés pour regarder un homme assis dans les rochers en contre bas, à moitié dans l'eau. Il est très éméché et baragouine on ne sait quoi et on a du mal à savoir s'il s'est échoué là ou s'il est tombé du mur de plus de trois mètres. La police n'y fait rien puis rigole et s'en va.

De l'autre côté je m'arrête dans un café tenu par un autrichien qui vend aussi des excursions de plongée sur l'île d'Apo. Je prends tous les renseignements ainsi qu'un tract d'un de ses amis à Dauin à qui je pourrais demander pour faire du snorkeling. Je m'installe en terrasse pour boire un jus frais de calamansi - le petit citron tout rond plein de propriétés qu'on consomme ici - puisque de toutes façons, vu le temps et l'heure, c'est mort pour entamer quoi que ce soit ce soir.

Je retourne ensuite vers le marché et fais quelques achats de nouveaux mets à déguster au dîner. J'achète, dans le désordre, une boule de riz emballées dans de la palme tressée, un gâteau de riz, un maquereau - je suis pas sur de la race de poisson - grillé et des drôles de bâtonnets de riz gluant au chocolat présentés dans de la feuille de banane.

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Je rentre ensuite à l'hôtel, traîne un peu un moment devant la télé puis ressors vers 20h pour aller finalement chercher mon scooter et pouvoir en profiter jusqu'à demain soir, en espérant qu'il ne pleuve pas trop, les prévisions n'étant pas bien engageantes. Je vais chez celui qui accepte de me louer avec seulement ma copie de passeport et pas l'originale. Le scooter a une plus de 30 000 Km mais a été plutôt bien entretenu et tout a l'air de fonctionner.

Je vais me balader un peu avec avant de rentrer et achète une boisson et une bière pour mon dîner. Je me pose sur une des tables dans la zone commune et sors toutes mes emplettes afin de les déguster. Je ne suis pas déçu d'aucun des choix bien que le gâteau de riz soit un peu estouffe-chrétien.

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Je passe ensuite une partie de la soirée à essayer d'étudier le Lonely pour voir quelles sont mes options si le temps reste vraiment mauvais et vers où je me dirige. Je regarde aussi les directions pour demain et vais me coucher vers un peu moins de 23h.

26 janvier 2017

En scooter le matin jusqu'au Tarsier Sanctuary et reste de la journée autour de Tagbilaran

Jeudi 26 Janvier :

Lever encore aux aurores mais cette fois à cause de l'agitation à la fois à l'intérieur de l'hôtel et dans la rue de derrière. Je plonge la tête dans les coussins à partir de 5h pour au moins dormir jusqu'à 6h. Je file ensuite à la douche, et j'avais oublié que "hot water" c'était en fait une eau tempérée, chauffée dans des réserves sur le toit, à peine plus chaude que l'eau du réseau. Une fois habitué ça va.

Je file ensuite vers le patio où est servi le petit déjeuner continental qu'ils commencent à servir à partir de 6h30. Il y a déjà pas mal de monde malgré l'heure matinale. Il se compose d'une assiette avec trois toasts et du beurre, une petite omelette, quelques tranches de concombre, une assiette avec une tranchette de pastèque et thé vert ou café instantané. Moi je mange ma deuxième mangue pour compléter, et peu après 7h je descends récupérer mon scooter.

Je prends la direction du nord pour aller vers le sanctuaire philippin des tarsiers. Je trouve la route longue et m'arrête pour demander ma direction dans une boutique au bord de la route. Je me suis trompé de direction à la sortie de Tagbilaran et j'étais donc sur la route de Talibon, port au nord de Bohol. J'allume le GPS et la 3g sur le téléphone et essaie de suivre l'itinéraire. Je loupe un embranchement et pars de nouveau dans la mauvaise direction puis retrouve ma route enfin lorsque le GPS retrouve le signal.

La fin se fait par un petit chemin de terre un peu accidenté et on arrive à ce conservatoire / sanctuaire des tarsiers, espèce endémique de primate, le plus petit au monde. Capable de faire des bons de 5m et de tourner sa tête à presque 360°, il oriente aussi ses oreilles en fonction du son.

Tarsier filmé de près, Sanctuaire des Tarsiers, Bohol Island, Philippines

Mais ce sont ses yeux les plus marquants, des billes brunes et grosses en proportion. C'est une espèce en voie de disparition. Du coup le centre de conservation reste privé mais contient une zone qui se visite où six tarsiers font la joie des visiteurs.

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On balade dans un bout de jungle et un membre du personnel est présent pour indiquer aux visiteurs où se trouvent les tarsiers, cachés à l'ombre des frondaisons dans des arbustes bas. Heureusement qu'ils sont la car le primate fait une gosse quinzaines de centimètres et se cache puisqu'il est nocturne. Une occasion pour essayer mon action cam en mode photo, au bout de la perche.

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Je traîne un peu et essaie de prendre quelques clichés de plus puis retourne à mon scooter. Je prends à droite afin de ne pas revenir sur mes pas et redescendre sur Loboc. Je m'arrête au complexe touristique au bord de la rivière Lobok.

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La mécanique est très bien huilée : des bateaux / barges / restaurants remontent la rivière sur guère plus d'un kilomètre pendant lesquels les convives ont accès à un buffet à volonté bien garni, le tout avec un passage par un concert de femmes et filles au ukulélé avec danses traditionnelles.

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Un bon compromis pour moi après quelques heures de conduite où mes bras ont commencé à cramer : le traditionnel coup de soleil du conducteur de scooter, le meme que j'ai eu chaque année - demain ce sera manches longues! -. Le buffet était en effet de qualité et la balade agréable pour à peine 9€ c'est une petite excursion sympathique.

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Je repars vers 12h30 et essaie tant bien que mal de cacher un de mes bras du soleil sans risquer d'embrouiller ma conduite. Je fais une petite escale devant la cathédrale et vais prendre un peu le frais à l'intérieur. Je voulais finir de la voir puisque la veille c'était la messe et que je ne pouvais pas aller partout.

Je passe ensuite au port pour acheter mon billet pour Dumaguete sur l'île de Negros pour demain matin. Il y a beaucoup trop de monde aux guichets d'Ocean Jet, du coup un gars de la sécurité m'explique qu'on peut acheter des billets dans une épicerie en haut de la rue. Je m'y rends donc et suis un peu étonné du tarif, 700 pesos, pour la même durée de navigation que de Cebu à ici mais sur un trajet qui n'a lieu que deux fois par jour.

Je retourne à l'hôtel pour rendre mon scooter un quart d'heure avant l'heure. Je me pose et essaie de m'occuper un peu du blog pour lequel j'ai pris un peu de retard. Je regarde aussi les hôtels de Dumaguete et s'il y a des couchsurfers un peu actifs là-bas. Peine perdue, ils sont peu nombreux et peu sont actifs. Je finis par réserver un des hôtels conseillés par le Lonely Planet, le Vintage Inn, juste à côté du marché et à près de 400 mètres du Boulevard Rizal, le front de mer. Je poste ma journée d'hier sur le blog puis remets mes portable et tablette à charger.

Je décide de sortir à nouveau et essayer de rejoindre le bord de mer pour voir le coucher de soleil. Je décide de repartir à pied vers Panglao en essayant de prendre une route à droite, direction ouest. Je n'avais pas bien mémorisé la géographie de l'île et n'ai donc jamais rejoint la mer, prennant une jolie photo avec le fond orange feu d'après le coucher. Je retrouve donc la route principale après une bonne huitaine de kilomètres parcourus et rentre de nuit en prennant mon premier Jeepney, pas bondé, c'est le moins qu'on puisse dire, deux autres personnes faisant le trajet avec moi.

Au retour je traîne un peu dans un marché, puis retourne vers la cathédrale, bien décidé à tester les brochettes des quelques food stall près de l'entrée du parc. Le premier sert des brochettes de poisson recouvert de pâte à beignet qui sont ensuite frites. J'en goûte une en même temps que quelques marins en uniforme venus se restaurer.

Je passe dans le stand d'à côté pour découvrir les brochettes d'intestins de poulet, enfilés eux aussi sur une brochette, trempés dans de la pâte à beignets et frits. J'aime bien, ça passe bien, et c'est le stand où il y a le plus de monde, plein de petits jeunes philippins les achetant par poignées, à 3 pesos pièce, c'est le mets de rue pas cher. Avant de rentrer je rachète deux brochettes de poisson que je trempe une dans la sauce piquante, l'autre dans la sauce douce.

Une fois arrivé je pose mes affaires à une table dans le patio et emprunte une assiette pour disposer mes brochettes ainsi que mon reste de beignets d'oignons de la veille. Une charmante jeune fille me demande si elle peut s'installer pour manger sa soupe qu'elle a acheté à emporter. Je lui dis qu'elle peut me tenir compagnie avec plaisir. Elle est Hollandaise et voyage sur trois mois en Asie avec un choix de pays limité pour profiter au maximum : Philippines, Sri Lanka et Indonésie.

On parle un peu voyage et de ce qu'elle a déjà fait depuis trois semaines aux Philippines. Elle me conseille vraiment Banaue et ses rizières en étage, pour randonner et parce qu'il y a peu de touristes. Elle finit sa soupe et s'en va téléphoner au pays puis revient quelques temps plus tard et va s'enquérir des possibilités de visites organisées que proposent l'hôtel. Pendant ce temps je rédige ma journée d'aujourd'hui et finis vers 22h.

Je vais ensuite sauvegarder mes photos sur la tablette et essayer de créer mon album via l'application sans savoir si la wifi va me le permettre. J'irai me coucher pas trop tard et mettrai le réveil un peu plus tard demain vu que j'ai déjà mon billet et que je pars à 10h.

Finalement en allant me coucher je me suis arreté discuter avec un canadien qui regardait des épisodes de Rick and Morty sur son ordinateur. Je reste un bon moment à discuter avec lui de voyage et de ce que j'ai vu sur Bohol. Il me paye un coup de rhum Tanduay - le rhum local très ambré et caramélisé que l'on achète pour à peine plus de 3,50€ le litre - avec près de 40% d'alcool au compteur il carbure bien  meme s'il est un peu sucré.

Je vais du coup me coucher vers minuit après avoir réussi à mettre quelques photos en ligne sur l'album du blog.

25 janvier 2017

Bateau jusqu'à Tagbilaran sur l'île de Bohol et visite de l'île en scooter

Mercredi 25 Janvier :

Levé aux aurores avec le chant des coqs, nombreux dans le voisinage, et d'un chien bien énervé aboyant à tue tête. Du coup j'en profite pour me préparer et libérer la chambre rapidement.

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J'attrape un taxi dans la rue principale pour me conduire à l'embarcadère des ferrys. Je vais pouvoir prendre celui de huit heures de la compagnie Ocean Jet.

Une fois mon billet en poche, je prends quelques pâtisseries pour le petit déjeuner et un jus d'orange ainsi que les fameux chips de couenne, chucharan pour grignoter pendant le voyage.

Je m'avance ensuite vers le terminal et attends patiemment. Le bateau a une demi-heure de retard et on passe le temps grâce à un groupe de musiciens aveugles qui jouent des standards Philippins.

J'ai eu une place qui va pas mal, sur le pont supérieur sur l'arrière du bateau du coup je suis à l'air et pendant un peu en plein soleil. Il y a deux bonnes heures de trajet. Le bateau fort bien rempli accoste vers 10h30 à Tagbilaran sur l'île de Bohol.

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Je marche à pied un moment et me renseigne dans une des rues chez les loueurs de scooter. Il fait chaud et le ciel est lumineux mais parsemé de nuages. Je finis par prendre un tricycle - sorte de side-car aménagé pour le transport en ville. Il m'amène au Nisa Travellers Hotel, un des hébergements bon marché du Lonely planet.

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Le personnel est super accueillant et je me fais monter une des seules chambres doubles avec salle de bains commune pour 850P. Je pose les sacs et bloque un moment sur la TV avec Cinemax et la fin d'Usual Suspects. Ensuite je laisse tourner la clim le temps d'aller me restaurer dans le quartier. En passant devant un étal de fruits j'achète une paire de mangues ultra mûres.

Je trouve une petite cantine où mangent quelques locaux. Il y a plein de savoureux Siopao, l'équivalent Philippin du Banh Bao Vietnamien - pain de riz fourré à la viande ou aux légumes cuit à la vapeur - et j'en prends trois, un peu de riz et une limonade. Je déguste mon bon repas puis retourne à l'hôtel.

Je déguste une de mes mangues puis demande à l'accueil pour avoir un scooter et ils viennent m'avertir lorsque il est prêt. Je remplis les papiers puis récupère mon engin, tout neuf, à peine plus de 1 500 km.

Passage par la case plein d'essence, un peu plus d'un litre manquant à pas plus de quatre-vingt centimes d'euros le litre. Je pars vers l'île de Panglao dont je fais le tour avec un petit arrêt pour voir la fameuse plage de sable blanc d'Alona.

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Avant de reprendre la route côtière du Sud je repasse par Tagbilaran et m'arrête à cause d'une soudaine averse de pluie. Un monsieur au bord de la route m'appelle pour venir me mettre à l'abri le temps que ça se calme. On discute un peu et il m'explique qu'il a vécu un moment à Roanne, il y a bien longtemps.

Je reprends la route en direction des Chocolate Hills, près de Carmen. Je longe un moment la côte avec des jolis points de vue qui donnent envie de piquer une tête.

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Petite bifurcation à gauche pour rentrer un peu dans les terres et changement de décor avec des plaines de rizières d'un vert vif.

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Plus on avance plus le relief apparaît et des petites collines arborées encadrent les jolies rizières. Après une route un peu plus sinueuse et la traversée d'une forêt épaisse, j'arrive enfin à la route qui grimpe la colline d'où on peut apercevoir les Chocolate Hills à 360°.

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On peut aussi voir une nouvelle averse qui s'avance rapidement et obscurcit quelque peu le paysage. Les collines sont particulièrement vertes même si on peut apercevoir la fameuse graminée qui la recouvre prendre sa teinte marron qui a donné son nom aux 1268 collines qui composent ce parc naturel.

Finalement je ne reçois que peu de pluie sur le chemin du retour mais roule une bonne partie de nuit avec son lot de moustiques écrasés par la vitesse sur la figure, surtout dans les plaines après Loboc. Au retour à Tagbilaran je m'arrête près de la cathédrale Saint Joseph Artisan et du parc devant elle où sont rassemblés des Philippins.

Je rentre dans la cathédrale, en pleine messe, et il y a foule en cette fin d'après-midi. L'intérieur est magnifique avec un plafond presque entièrement peint de fresques. Je me fais tout petit et sors pour rejoindre un restaurant tout proche, le Gardens Café, un restaurant type"dinner" américain avec des burgers, des frites, etc, servis et cuisinés par un personnel presque entièrement constitué de sourds et muets.

Je commande un burger et des "onion rings", beignets d'oignons, très bons. Je fais empaqueter le reste des beignets car l'assiette était trop copieuse. De retour à mon scooter je fais un petit arrêt par le Pier, la jetée, pour me renseigner sur les horaires pour rejoindre Siquijor. C'est foutu car il n'y a que trois traversées par semaine et la prochaine est donc samedi.

Je retourne à l'hôtel et gare ma monture en bas de celui-ci. Je reste un peu à la chambre à surfer sur Internet puis ai l'envie de ressortir en ville car je commençais à sombrer dans le sommeil. Je ramène une boisson et un Siopao marbré et fourré au chocolat.

Je mate un peu la TV sur Cinemax puis vais me coucher vers 23h15 avec le réveil à 6h pour pouvoir décoller au plus tôt pour la visite de demain matin.

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